Archive for the ‘Fêlée…’ Category

Explosif

Il y a quelques jours, vers onze heures du matin, une alerte  à la bombe a eu lieu dans l’immeuble où je travaille.

C’est peut-être là, en potentiel danger de mort, qu’une très légère tendance geekette s’est trahie chez moi. Read the rest of this entry »

Pharaonique

Il faut que le monde sache.

C’est un piège ignoble.

Ce soir là, j’ai quitté le travail toute guillerette. En partie parce que Binômette est en vacances, mais en partie seulement (je vous raconterai, si vous êtes sages).  Read the rest of this entry »

Fiat pas du luxe

On dirait pas comme ça, mais il reste quelques petites occasions de délirer grave à mon taf. Si, si.
Un exemple ? Suffit de demander. Je fais un tour de magie.

Imaginez. J’entre. La pièce est un peu sombre.

Et là, là, j’ouvre d’un geste auguste et néanmoins puissant, les bras vers le haut en pensant très fort : « Que la lumière soit!« .  Et la lumière est.

C’est jubilatoire, d’avoir un détecteur de présence pour la lumière des toilettes au bureau.

Non, vraiment, je m’éclate.

Révélations intimes

Vous savez que votre amie ne vous regardera plus jamais tout à fait de la même façon lorsque : Read the rest of this entry »

Un séparable

Vous les connaissez, ces couples qui paraissent indissolubles. Ils ont cette gémellité qui fait qu’on peut à peine les imaginer l’un sans l’autre. Et puis, un jour, c’est le drame. L’un des deux (et nul ne saurait prédire lequel) disparaît sans avertissement ni explication. Rien ne laisserait présager, à les voir mener leur bonhomme de chemin côté à côte, que l’un des deux s’ennuie et va vous quitter, pour ne plus jamais donner de nouvelles.

Le plus injuste, c’est votre réaction instantanée de rejet. Vous passez immédiatement à autre chose. Vous medium_vache_qui_ritcessez du jour au lendemain toute sortie accompagnée de celle qui reste.

En général, on ne s’en rend pas compte tout de suite. Et puis c’est la remarque assassine :

"T’as qu’une boucle d’oreille?".

Je n’ose jamais jeter l’autre. Une seule pierre de lune sertie d’argent. Une seule petite rose. Car évidemment, ce sont toujours celles qu’on préfère qui se perdent, pas celles que l’on ne porte jamais. Et tant d’autres. Pourtant, je ne les mets plus jamais. Seul l’espoir insensé d’en retrouver une similaire, ou le projet (jamais encore réalisé) de faire monter l’autre en collier, pourrait expliquer cette manie.

Et vous (je parle essentiellement aux filles), que faites-vous de vos boucles d’oreilles esseulées ?

Rescapé

Mais qu’est-ce qui m’a pris. Voilà ce que c’est que d’avoir un sentimentalisme hypertrophié. On ouvre sa porte, on laisse s’incruster, et après on le regrette.

J’aurais dû le virer. N’importe qui à ma place l’aurait viré, direct. C’était un beau geste de le garder, un geste qui vient du coeur, mais après on le regrette. Qu’est-ce que je vais en faire ? Pourvu qu’il crève.

Ce n’aurait pas été le premier de son espèce à finir dehors, dans le froid, à agoniser sur un tas d’autres congénères plus ou moins jaunis et desséchés.

Oui mais voilà, cette année, c’est Raphaël qui a choisi le sapin de Noël. Il a choisi un Nordman assez grand (enfin, à mon goût), et surtout avec des racines. C’est à dire que le sapin est non pas coupé mais livré dans un petit pot, avec de la terre, et normalement des bouts de racine, encore que je vois mal comment un arbre peut survivre en ne pouvant étendre de racines que dans quelques litres de terre. Peut-être que ça sert juste à ce qu’il ne sèche pas trop vite ?

sapinJ’avais même acheté un sac à sapin, preuve de mon intention initiale de ne pas le conserver éternellement. Mais jeter à la poubelle un sapin encore vivant m’a fait l’effet d’un petit meurtre lâche. Petit, parce que des tas de plantes meurent tous les jours pour notre bon plaisir (c’est même peut-être un peu pour ça qu’elles sont sur Terre. Au tout début de la Genèse, Dieu donne bien à Adam toutes les plantes à graine et tous les arbres à fruit pour qu’il s’en nourrisse, hein… mais c’est une autre histoire) Lâche, parce que la victime ne se défend pas.

Alors une fois Noël terminé, une fois les décorations retirées, je lui ai donné sa chance. J’ai pris le plus gros pot à fleurs en ma possession et j’ai rempoté mon sapin sur mon petit balcon. Déjà, il est à l’étroit, c’est évident. Mon balcon est beaucoup moins large qu’un petit sapin de Noël. Mais il a un peu de terre et un peu de lumière. D’ailleurs, il fait aussi plus sombre chez moi, du coup.

Crotte de bique. Et s’il ne crève pas, je fais quoi ??….

Il y a des gens qui prêtent plus attention aux bêtes qu’aux gens. Moi, ça s’étend aux plantes.

Extimité ?

Ecrire pour les autres et écrire pour soi, ce n’est pas du tout la même chose.

A l’origine de la différence, le fait que quand vous vous écrivez à vous-même, le but n’est pas de transmettre quelque chose à quelqu’un puisque par hypothèse, vous êtes déjà au courant.

Quand vous écrivez à vous-même, l’objectif n’est pas le résultat mais le processus en lui-même.

Déjà, vous gagnez du temps. Si vous décidez de parler d’un évènement ou d’une personne, vous n’aurez pas à faire de parenthèse d’explication pour les situer. Vous pouvez aller droit au but. Vous n’avez pas à craindre de jugement ni d’incompréhension : sauf schizophrénie, vous vous adressez plutôt à un allié. Heureusement, car vous vous adressez aussi à quelqu’un à qui vous ne pouvez pas mentir très longtemps. Si j’écris noir sur blanc un mensonge que je me fais à moi-même, une sorte de petite sirène d’alarme intérieure retentit. Si vous avez un doute sur votre réelle intention à faire quelque chose, vos sentiments réels à l’endroit d’une personne ou d’une chose, il suffit de vous poser la question par écrit. En général, la réponse est rapide. Tout cela fait du journal intime un outil très puissant. Cela permet d’avancer sur des pensées et réflexions que vous exprimez au lieu de les faire tourner sur elles-mêmes en boucle dans votre crâne. Ecrire une pensée permet souvent de passer à la suivante. De prendre de la distance sur des émotions passagères. De passer une colère. Cela permet d’exprimer en toute liberté des opinions et voix contradictoires qui co-existent en vous, et souvent d’arriver à ce qu’elles se mettent plus ou moins d’accord. Et aussi de réveiller des parties de vous qui n’ont pas l’habitude de s’exprimer et qui vous aident à vous soutenir.

Lorsque vous vous exprimez, même anonymement, même sur des sujets très intimes, à d’autres personnes, il est difficile de perdre de vue la manière dont vos paroles vont être perçues. Quelle que soit la motivation (par exemple confronter des expériences personnelles et intimes aux impressions des autres, ce qui n’est pas toujours faisable par ailleurs), la manière de communiquer reste très importante et le risque de ne pas être compris par une grande partie de votre "public", non négligeable.

Voilà pourquoi j’aime continuer à écrire pour moi, au moins à l’occasion, même avec un blog en cours.

Rognures de temps

Mais qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi j’escarpine, pourquoi mes talons cliquètent sur le bitume, pourquoi je m’oblige à guetter mon équilibre à chaque pas, pourquoi mes oreilles guettent le grondement imminent du train ? Pourquoi le type qui promène son chien me regarde comme une bête curieuse ? Pourquoi je crains vaguement pour les petits bouts de caoutchouc qui protègent mes bouts de talons (vais-je encore enrichir mon cordonnier? Les filles qui me lisent, vous savez de quoi je parle !). Pourquoi cela arrive si souvent?

Parce que les puéricultrices de la crèche ont trois minutes de retard pour ouvrir boutique, et qu’elles ne répondent pas tout de suite à l’interphone. Feignasses ! Parce que je rate d’un poil un feu vert, et que le feu rouge qui suit est le plus long de mon trajet. Parce que j’atterris derrière un camion poubelle. Ou un type qui cherche à se garer et qui roule donc au ralenti. Détour autour du pâté de maisons. Etc.

Parce que tous ces choses et ces gens, tout normaux qu’ils sont, ont grignoté, petit à petit, le peu de marge que j’ai pour rejoindre mon train… et que je n’aime pas être en retard. Oui, ma raison le sait, ce ne sera pas la fin du monde si c’est le cas mais ça ne fait rien.

Deux pâtés de maison et demi, presque trois.

Logiquement, je vais le rater. Peut-être d’un poil, et ce sera d’autant plus frustrant. Je pourrais lâcher prise, l’enjeu est si minime. Alors pourquoi je cours ?

Parce que ça ne coûte rien d’essayer quand même, tout simplement.

Et aussi, parce que rien ne vaut ce train qui, finalement, arrive juste en même temps que moi sur le quai, et que je prends malgré tout. Fière comme tout.

Ce qu’on perd

Lors d’une récente conversation, des bloggeurs m’exprimaient leur impression qu’à 25 ans, on avait déjà beaucoup perdu d’occasions et de chances, et notamment l’ "excuse de l’innocence". Amertume de leur part.

Moi, il me semble que cette perte est somme toute assez minime par rapport à tout ce que l’on garde encore longtemps et aussi tout ce que l’on perd par la suite.

Car on est amené à tout perdre au fil du temps (à moins de mourir jeune et de tout perdre d’un coup). La peau de bébé, le visage de jeunot ou de jeunette, les performances physiques, les performances intellectuelles (enfin, une partie), la prestance,  la libido (du moins en partie), le silence des organes (qui se mettent les uns après les autres à manifester des signes de lassitude), puis parfois nos sens, un par un, ne sont plus aiguisés qu’autrefois, ou deviennent inutilisables. Et puis enfin les années qui nous restent, une à une.

Déprimant ? Mais non !!!

 

Tout l’intérêt de la chose consiste non pas à s’en désoler (par avance ou a posteriori) mais à se réjouir, et à profiter au mieux de ce qui nous reste, le plus longtemps possible. De continuer à avoir des projets, des plaisirs, des buts, des envies, avec les cartes qui nous sont distribuées, retirées, restituées, données en surplus.

Pour ce qui est de "l’excuse de l’innocence"… n’apprend t’on pas, et ne fait t’on pas d’erreurs à tout âge ? Je la réclame, moi, l’excuse de… l’apprentissage.