Une journée de malade(s)!

Cela devait être une journée mémorable. Une journée de congé en plein milieu de la semaine, sans enfants. Un luxe inouï.

J’avais juste prévu d’accompagner Laura et sa classe au cinéma.C’était là d’ailleurs le prétexte de ma journée de liberté. Je n’ai pas de RTT ni rien de semblable, et les moments de liberté ne sont pas si nombreux. Pire : ils peuvent s’accompagner d’un certain sentiment de culpabilité : si je m’occupe de moi sans penser à mes enfants, c’est bien que je suis une mère indigne, non?

En tout cas, là, j’avais mon alibi : la séance de ciné des maternelles. Si j’étais en congé, c’était avant tout pour passer un peu de temps avec Laura, n’est-ce pas. Le fait que le reste de la journée m’appartiendrait n’était qu’un détail collatéral. J’envisageais donc la journée comme suit :

– Autour de 8h : Accompagnement des enfants à l’école ;

– 8h-10h : Bain chaud, avec bulles, atmosphère zen,  et un truc à lire ;

– 10h-11h00 (environ) : Séance de ciné avec les petits

– 11h -18h : Sept heures de liberté totale, de teuf sauvage, pour, à ma guise et au gré de mes envies, faire une sieste (ça devenait urgent), rattraper mon retard dans les épisodes de « How I met your Mother » et « The Big Bang Theory » -mes deux séries de prédilection en ce moment, probablement parce que les épisodes sont courts- bloguer jusqu’à plus soif, faire un sort au repassage en retard, ranger le placard à chaussures… bref, une fièvre des sens, un tourbillon de bien-être, une folie furieuse.

J’avais juste négligé les temps de trajets et quelques imprévus. Ca plutôt donné ceci :

8h : Départ pour l’école

8h20 : Arrivée à l’école et discussion avec la maîtresse

8h35: Départ de l’école, non sans avoir appris que le rendez-vous était à 9h30 et non 10h (pour faire 150m avec une classe de grande section, soit la distance séparant la classe du lieu de la séance, il faut compter une demi-heure).

8h35-8h50 : retour à la maison

8h50-9h15 : Pas le temps pour une sieste ou un bain (ce sera pour plus tard, j’aurai tout le temps dès 11h). Un peu de détente devant un épisode de « The Big Bang Theory« .

9h15-9h30 : retour à l’école

9h30-10h : Trajet école-ciné club

10h-10h45 : Ciné-club.

A la fin de la séance, Laura est en larmes, sans que je sache pourquoi.

10h45-11h15 : Retour à l’école. Laura pleurniche. Laura se traîne. En fait, Laura me paraît un peu chaude, et à son Atsem aussi. Laura montre tous les signes d’une petite fille épuisée qui est en train de se choper une bonne crève hivernale, avec fièvres et cauchemars, et tout le tralala.

11h20 :  Je ne tarde pas à prendre la décision de la ramener à la maison pour le midi. Comme ça, on verra si elle est réellement en train de tomber malade. Si d’ici treize heures, elle a 39 de fièvre, je la garde à la maison. Si elle va mieux, elle pourra retourner à l’école.Tant pis pour ma sieste : le devoir avant tout. Après tout, j’ai de la chance que cela soit arrivé un jour où j’étais là.

11h21 : Laura remet son blouson.

11h22 : Nous nous dirigeons vers la sortie de l’école. Laura va beaucoup mieux.

11h23 : Laura trottine en devisant gaiement. J’ai le vague sentiment de m’être fait berner.

11h24-13h20 : Pause déjeuner. Laura tient une forme éblouissante (avec toutefois une petite baisse de régime lorsque je lui parle de retourner en classe). Nous retournons à l’école et je la dépose.

13h21-14h  : Une ou deux courses utilitaires-pour-la-maison, puis retour

14h01 : Enfin liiiibre ! Joie intense. L’après-midi est à moi, on n’est pas que des parents après tout! Bain voluptueux. Yeah! Cela ne fait que commencer, je vais me changer les idées comme c’est pas permis. Et pour commencer, par ici le fer à repasser et sa planche. Ça va chauffer.

14h58 :  Le téléphone sonne. C’est l’école de Raphaël. Il ne se sent pas très bien, il a mal au ventre, « très très » mal au ventre même. Oh, il ne pleurniche pas, lui. Il n’a pas l’air épuisé, juste un peu timide. Difficile de savoir si il a juste envie de me voir ou s’il est réellement malade et qu’il souhaite être entendu même s’il n’en fait pas tout un numéro. Finalement, la directrice et moi décidons d’attendre la fin de la récré pour en avoir le coeur net.

15h20 : La récré est finie. Raphaël ne va pas bien. Il faut aller le chercher.

15h50 : J’arrive à l’école pour le récupérer. Il m’attendait déjà,  me guettait même depuis un moment, l’air exténué, blouson enfilé et cartable sur le dos. Las, languissant, il reprend le chemin de la maison comme un pénitent celui du purgatoire.

15h42 : Nous nous dirigeons vers la sortie de l’école. Raphaël a repris du poil de la bête et devient rapidement très guilleret.

15h43 : J’ai comme un sentiment de déjà-vécu.

15h55 : De retour à la maison, Raphaël demande si on peut décorer le sapin de Noël.

Ce soir là, les deux demi-clones se sentaient extraordinairement bien (en dépit de quelques plaintes de mal au ventre) et racontaient leur vie comme jamais.

Une journée avec sa maman, il faut en faire quelque chose d’inoubliable.

2 Comments

  1. K Says:

    Dommage !
    La prochaine fois, prends toi une journée sans rien leur dire (si si on peut).

  2. Cinn Says:

    … ça m’est même arrivé. Mais il faut de sacrément bonnes raisons 🙂

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