Archive for juillet, 2007

Passif-agressif

Vous voulez avoir un sentiment de puissance ? Vous sentir désiré ? Soumettre l’autre à votre bon vouloir sans qu’il puisse faire grand chose ? Le forcer à vous accepter tel que vous êtes, vérifier s’il vous accepte malgré des caprices de gamin ? Contrôler l’emploi du temps d’autrui ?

Soyez en retard systématiquement. Et surtout ne prévenez pas. Read the rest of this entry »

Ce qu’on perd

Lors d’une récente conversation, des bloggeurs m’exprimaient leur impression qu’à 25 ans, on avait déjà beaucoup perdu d’occasions et de chances, et notamment l’ "excuse de l’innocence". Amertume de leur part.

Moi, il me semble que cette perte est somme toute assez minime par rapport à tout ce que l’on garde encore longtemps et aussi tout ce que l’on perd par la suite.

Car on est amené à tout perdre au fil du temps (à moins de mourir jeune et de tout perdre d’un coup). La peau de bébé, le visage de jeunot ou de jeunette, les performances physiques, les performances intellectuelles (enfin, une partie), la prestance,  la libido (du moins en partie), le silence des organes (qui se mettent les uns après les autres à manifester des signes de lassitude), puis parfois nos sens, un par un, ne sont plus aiguisés qu’autrefois, ou deviennent inutilisables. Et puis enfin les années qui nous restent, une à une.

Déprimant ? Mais non !!!

 

Tout l’intérêt de la chose consiste non pas à s’en désoler (par avance ou a posteriori) mais à se réjouir, et à profiter au mieux de ce qui nous reste, le plus longtemps possible. De continuer à avoir des projets, des plaisirs, des buts, des envies, avec les cartes qui nous sont distribuées, retirées, restituées, données en surplus.

Pour ce qui est de "l’excuse de l’innocence"… n’apprend t’on pas, et ne fait t’on pas d’erreurs à tout âge ? Je la réclame, moi, l’excuse de… l’apprentissage.

Berceuse à risque

Si je vous disais que j’ai déjà parlé de Dieu à mon fils ?

Bien involontairement…

Flashback : C’était il y a plus d’un an, j’essuyais une séance de berceuses à haut risque !

Je n’ai rien vu venir. On avait commencé sans péril, avec des questions sur la chanson précédente. Je ne sais pas si vous connaissez le titre, ça raconte les aventures de Boris et Natacha dans leur troïka qui traversent la forêt blanche d’Ukraine… J’ai eu droit à deux ou trois "C’est quoi Natacha?" et "C’est quoi un renard bleu?".. enfin bref, rien d’insurmontable.

La suite fut plus délicate.

Tout ça ne serait jamais arrivé si je n’avais pas eu la sotte idée de chanter du Brassens…  et de choisir en plus les chansons selon leur mélodie et non selon leurs paroles !!! Mais, Monsieur le Président, quand j’ai commencé je n’ai pas vu le danger : il ne comprenait rien !…

Premier aveu : Une des chansons favorites du moment pour Raphaël était "Le fossoyeur". Pour ma défense, c’est une chanson assez drôle malgré son titre et que je trouve en plus touchante… -si, si !-. Et puis… le critère de choix, encore une fois, était la mélodie. Très douce.

Raphaël n’a à l’époque pas eu l’idée de demander ce qu’était un fossoyeur, ni un mort… mais ce soir il a buté sur : "... Si du fond de la Terre on voit le Bon Dieu"…

ça n’a pas raté, je vous le donne en mille !!!

"C’est quoi le Bon Dieu?"

Aïe aïe aïe… Comment répondre de façon acceptable à un gamin de deux ans quand on est de surcroît une mère croyante et que le papa est athée ? J’ai cru m’en tirer par une réponse compliquée, persuadée qu’il n’en retiendrait rien et passerait à la suivante : "C’est un pur esprit qui est partout", ai-je dit (Dites donc, les athées, là, au fond de la salle, je vous entend ricaner !!!! On laisse raconter la dame siouplaît !!!…).

Peine perdue.

"C’est quoi un pur esprit qui est partout?" a t’il répondu.

J’ai fini par dire que c’est Dieu qui avait fabriqué le monde, bien décidée à ne plus me risquer dans le marécage qu’est pour moi la théologie appliquée aux enfants.

C’était reculer pour mieux sauter.

"C’est quoiii le monde?"

Mince, flûte, prout, crotte, caca boudin ! Mes tentatives piteuses pour lui expliquer que TOUT ce qu’il connaissait faisait partie du monde, que c’était la Terre ("C’est quoiii la Terre?"), me laissent si morfondue de honte que je vous en épargne le récit !!

Depuis, j’ai privilégié "Au clair de la Lune" et "pirouette cacahuète"…

Et encore, "Au clair de la Lune", mieux vaut s’en tenir aux deux premiers couplets… Tout le monde connaît les derniers vers de "Au clair de la Lune" ?

Je vous rappelle l’histoire, quand même : un "bel Arlequin" cherche une "lume " (de la lumière) pour écrire un mot. Il finit par frapper chez "une brune" qui battait le briquet dans sa cuisine. Vous parlez d’un dragueur à la noix…"Dis, voisine, tu veux pas me prêter un peu de lumière ? Il fait super noir ici parce que ton père, c’est un voleur, il a pris toutes les étoiles du ciel… "etc etc.

Et voilà comment ça finit !

"En cherchant de la sorte, je ne sais ce qu’il trouva Mais je sais que la porte sur eux se ferma"

Censuré !!…

Another pixel in the wall

Venez ajouter votre pierre à l’édifice !

C’est grâce à Blogtendances, le blog collectif où sévit ADdikt et qui a le don pour pêcher les nouveautés les plus…euh… baroques et réjouissantes du net (si, si, c’est un compliment) que j’ai pu adopter ma propre modeste participation.

Il s’agit d’une oeuvre collective, gratuite et non rémunérée, consistant à construire, pixel par pixel, un écran multicolore, "une fresque participative" résultant de l’apport d’autant d’internautes.

800x600

Bon, je sais, on ne voit pas grand chose de loin, mais il y a une toute petite ligne de pixel colorés tout en haut de l’écran.

Voilà ce que ça donne sur fond blanc (merci ADdikt)

pixel_wall_explorer_la_fresque

Vous personnalisez votre petite pierre en choisissant votre couleur, le personnage qui vous représente, et en commettant un petit message personnalisé sur le sujet qui vous plaît.

A l’heure où je vous parle, le mur de pixels comprend 2711 pixels, il n’en manque que 477 289 pour compléter un édifice qui, si on ne fait rien, ne sera complété qu’en… 2011 !

Au travail…

Qui l’aime le suive

Qu’auriez-vous fait à sa place ? Imaginez qu’un de vos amis perd un proche dans un crash aérien. L’équipe de secours dépêchée sur les lieux constate qu’il n’y a aucun survivant au drame, qui s’est d’ailleurs produit dans une région particulièrement inhospitalière, où la survie est difficile sans équipement.

Et voilà que votre ami rêve de son proche. Vivant. Et déclare que puisqu’il a rêvé de lui vivant, c’est qu’il doit être vivant et qu’il faut aller le sauver. Il prépare son sac à dos dans l’heure et est prêt à tout risquer, jusqu’au bout. Il est intimement persuadé d’avoir raison.

Option 1 : "Haut les coeurs ! Je pars avec toi!"

Option 2 : "Ecoute, je comprends que tu es sous le choc et très peiné, mais ce n’est qu’un rêve… tu es en plein processus de deuil… blablabla…. déni, colère, marchandage… blablabla… processus classiquement décrit en psycho… blablabla… reprendre contact avec le réel… blablabla… consulter la cellule de soutien psychologique" etc etc. (in petto " "Rhhhala la… il a perdu la tête, le pauvre… un vrai illuminé… heureusement que je suis là, sinon il ferait une belle bêtise…")

Moi, celui qui me convaincrait de donner la réponse n°1 aurait un sacré pouvoir de persuasion. Surtout s’il n’a pas particulièrement l’habitude d’avoir des rêves prémonitoires. Lorsqu’un ami me paraît être dans l’erreur, j’essaye de le lui faire comprendre, pas d’entrer dans son jeu, surtout s’il y risque sa peau (plus un sacré paquet de picaillons : équipement, salaires des sherpas, billets d’avion…….).

C’est là qu’on voit que Tintin est un personnage décidément exceptionnel. Ben oui ! pour ceux qui n’auraient pas reconnu, je viens de vous raconter le début de l’histoire de "Tintin au Tibet", probablement un de mes préférés. Sans être particulièrement tintinophile, je redécouvre une partie de ses aventures via les vidéos que Raphaël regarde en boucle en ce moment.

On sait déjà que Tintin est particulièrement ingénieux, qu’il a un don extraordinaire pour les langues (il peut se faire passer pour un indigène à peu près n’importe où et apprend même le langage éléphant), qu’il endosse n’importe quel déguisement sans problème, qu’il a survécu sans aucune séquelle cérébrale à de très nombreux chocs crâniens…. dans cet album là, on apprend en plus qu’il a un charisme hors du commun puisqu’il arrive à entraîner plusieurs personnes jusqu’au bout d’une quête qui apparaît perdue d’avance. C’est cela, évidemment, qui fascine dans cette histoire là et qui lui donne tout son souffle.

A combien de personnes feriez-vous un acte de foi pareil ?

Qu’il est mignon quand il dort…

Toutes lumières éteintes… Les parapheurs empilés au carré, Le plateau éclairci de tous dossiers en cours, Le fil du téléphone détirebouchonné, Le clavier rangé sous l’écran, La corbeille à papiers vide, … mon bureau est au repos pour une semaine…

Et pourtant, quel diable quand il est réveillé !

Marketing amoureux

Lorqu’on achète un objet, on en achète deux. Celui qu’on achète réellement et celui qu’on croit acheter.

Lorsqu’on perd une personne, on en perd deux en réalité. Celle qu’elle est et celle qu’on croit perdre…

Deux garçons, cinq filles, zéro possibilité

Il n ‘était pas prévu du tout au départ que ces quatre là atterrissent chez moi.

J’ai connu les deux "grands" sur un forum on ne peut plus familial. J’avais déjà rencontré Laurestan "IRL" à une des rencontres organisées par ce forum (une sortie en parc d’attraction, avec enfants). Il m’avait donné un sérieux coup de main avec les petits, et notamment tenu Raphaël dans ses bras pendant toute la queue d’attente de l’attraction consacrée aux pirates. Je n’avais pas encore rencontré Volberge, mais j’avais eu d’innombrables bavardages de copine avec elle depuis plus de deux ans. Elle avait amené ses deux filles : 13 et 6 ans respectivement ; l’aînée, Stanya, était déjà venue au parc d’attraction ce jour là.

En somme, des personnes que je ne connaissais pas "bien" à proprement parler, mais suffisamment pour connaître leurs principaux qualités et défauts, et qui avaient peu de chance d’être des serial killers ou des pervers psychopathes.

Il était prévu une simple ballade pas de chez moi, dont le but avoué était d’aller jeter du pain aux canards. Mais les gouttes ont commencé à tomber, de plus en plus nombreuses, jusqu’à l’averse, et une fois qu’il s’est révélé très clair que le soleil ne reviendrait pas de sitôt -nous étions tous trempés jusqu’aux os-, j’ai proposé un repli stratégique chez moi.

Tout le monde s’est séché et réchauffé tant bien que mal.

Comment vous décrire l’après-midi de débauche qui s’est ensuivie ? Le thé à la menthe et le coca-cola ont coulé à flot, mon stock de Prince goût chocolat a nettement diminué, il y eut un château fort en coussins dans mon salon, un circuit de train en bois, des ballons, des chamailleries autour d’un yoyo, beaucoup de jeux débiles autour d’un fauteuil pour enfants qui tourne, et le visionnage d’un DVD de Dora l’Exploratrice. Beaucoup de rires et de papiatage.

C’est alors que Lex a téléphoné pour prévenir qu’il avait l’intention de passer pour faire faire un petit tour à Raphaël et Laura. Je l’ai prévenu que je recevais des amis, pour qu’il ne soit pas surpris.

Il n’a pas souhaité les croiser. Soit. C’est donc sur le palier qu’il a retrouvé les enfants, pendant que mes invités restaient quelques instants seuls. Il a juste aperçu Stanya traverser le couloir vers la chambre d’enfants (elle voulait aider à ranger) et entendu les voix de Volberge de de Laurestan.

Lex m’a fait une scène terrible. Qui c’était, ces gens ? Qui était cette "femme" qui se promenait librement dans l’appartement? Il espérait au moins que je ne les connaissais pas d’Internet ! Il allait de ce pas faire une main courante au commissariat et alerter le Procureur.

J’ai essayé de le rassurer sur le fait que tout allait bien et que j’étais tout comme lui soucieuse du bien-être et de la sécurité des enfants. Rien n’y a fait. Il m’a jeté un regard noir puis est parti en exigeant que mes invités soient partis au moment où il les ramènerait (comme il était déjà 19h30, ça voulait dire une heure plus tard).

Il m’a rappelé sur l’interphone dès qu’il est arrivé en bas pour continuer à me dire le fond de sa pensée. Puis m’a appelée au téléphone, une fois, deux fois. Cela n’en finissait pas. Evidemment, si je n’avais pas répondu à ses appels, il aurait aussitôt conclu que j’avais une raison pas nette de le faire, et insisté encore et encore. Pénible.

Je n’ai aucune envie de provoquer ni d’inquiéter Lex. En dehors de ces moments de réactions exacerbées, c’est quelqu’un de très bien.

Pour autant, il n’est pas question que je lui donne un droit de véto sur qui je reçois chez moi. Pas envie de devoir fournir CV, photocopie de la carte d’identité, livret de famille, extrait de casier judiciaire (voire carnet de notes) de chaque connaissance qui vient à rencontrer les enfants. J’essaie de faire le tri moi-même. C’est pourquoi je suis restée relativement ferme.

Lex est arrivé un peu en avance, mais s’est éloigné pendant que Laurestan, Volberge et ses filles prenaient le départ.

"Pourquoi les invités ne sont plus là?" a demandé Raphaël en revenant…

Comment vivre des situations extrêmes sans bouger de son écran

Comment survivre à une attaque de requin ? Ou de crocodile? Ou échapper à un ours? Survivre à un accident d’avion ? Un tsunami ? Comment sortir d’une voiture en équilibre instable au bord d’un gouffre ? Comment survivre si vous êtes coincé dans une grotte ? Que faire si votre voiture est lancée à pleine vitesse et que vos freins ne fonctionnent plus? Comment reprendre le contrôle d’un chameau qui prend le mord aux dents ? Quelle est la procédure à suivre pour savoir si une plante est comestible? Comment désarmer un agresseur ? Comment survivre à un séjour dans une prison fédérale américaine? Comment sauver quelqu’un qui est tombé à travers de la glace ?

Wikihow est une variante (en anglais) de Wikipédia : tout le monde peut y participer, ajouter des réponses aux questions que tout le monde se pose (ou pas).

L’ennui, avec ce genre de conseils en cas de situation grave, c’est que, par hypothèse, il faut les avoir lu, mémorisé et intégrés avant de  se fourrer dans le pétrin. Je pense qu’il faut en effet beaucoup de sang-froid et d’agilité pour consulter Wikihow alors que vous êtes agrippé aux rênes de votre chameau en furie ou entre les mâchoires d’un requin.

Et la plupart des situations visées sont difficiles à anticiper (vous êtes bloqué en voiture en équilibre instable dans un endroit surélevé parce que vous avez raté votre tournant…).

BlownAway

Je suis peut-être impressionnable, mais lire ces conseils me met psychiquement dans la situation visée. Mon coeur s’accélère, je visualise la situation.. : et voilà, je baigne dans une eau tiède, je suis en train de nager fébrilement, je viens de réussir à éloigner le requin en hurlant sous l’eau (les fréquences aigues leur font peur)… il s’éloigne mais je nage à reculons pour ne pas le quitter des yeux, la peur me serre la poitrine, et s’il revenait ? Les requins sont traîtres… Se rapprocher de la berge petit à petit, rester calme, continuer à respirer pour alimenter mes muscles en oxygène. S’il attaque, bien me souvenir : c’est dans les branchies qu’il faut frapper. Pas le nez, qui est trop proche des mâchoires.

Heureusement, toutes les questions posées et réponses apportées ne donnent pas des émotions aussi fortes.

On y trouve aussi :

Comment porter des lunettes sans avoir l’air trop intello ? Comment proposer à une fille de passer la soirée avec vous si elle voit déjà quelqu’un? Comment sortir avec une strip-teaseuse? Comment acheter des capotes en toute discrétion ? Comment chasser un fantôme de chez vous ? Comment bien s’entendre avec votre belle-mère? Comment parler comme un pirate ?

La vie, mode d’emploi !!

(Nota : l’oeuvre ci-dessus s’appelle Blown Away et est de Anna Gillespie)

Même pas mal!

Il y a d’abord le choc. Bizarrement, on ne sent rien sur le coup.

On se dit que c’est mieux comme ça.

On poursuit sa vie, plutôt guillerette et épanouie. Dans un coin de votre conscience, il y a comme une ombre, quelque chose que votre inconscient vous cache et où vous n’avez pas envie d’aller coller le nez. Was ich nicht weiss, macht mich nicht heiss : ce que je ne sais pas ne me fait ni chaud ni froid. Vous êtes reconnaissant à votre esprit de vous cacher maladroitement ce cadavre dans le placard.

Un jour, vous essayez d’y mettre le nez, pour voir. Et vous ne ressentez rien, vous êtes toujours anesthésiée. On dirait que votre esprit a pris le soin de briser toutes les synapses qui reliaient votre histoire à un souvenir, qu’il soit douloureux ou agréable. Vous avez perdu votre souffrance mais aussi les souvenirs que gardaient vos sens. Ce prénom qui évoquait auparavant un monde de sentiments, vous vient encore à la bouche mais n’est plus qu’une coquille vide.

Et puis au bout d’un moment, quelque chose revient. De la tristesse. Vous ne savez pas très bien pourquoi (enfin si, vous savez, au final, mais vous ne voyez pas le rapport, et encore moins pourquoi maintenant). Une lassitude. Votre corps au réveil est comme un sac de clous, les plaisirs de tous les jours ont un peu moins de goût, vous vous débattez en vous disant que vous allez vous relever de toute façon, que ce creux de la vague n’a qu’un temps.

Au final, vous y passerez quand même, par une période de blues.

Encore un peu de temps et vous vous rendrez compte que ça fait longtemps que vous ne vous êtes plus posé de questions sur cette histoire injuste. Vous lâcherez prise sur tout ce qui n’est pas les bons moments, ceux que vous garderez comme un album de photos presque oubliées de ces moments qui vous appartiendront pour toujours, et dont vous sourirez en les regardant.