Archive for septembre 21st, 2007

Qu’est-ce, hier ?

Que celle à qui cela n’est jamais arrivé me jette le premier steak surgelé : parfois, des petites courses se transforment en grandes.

C’est toujours pareil, à force de ne pas avoir envie de faire des expéditions de ravitaillement à l’hypermarché (même si ça reviendrait quand même moins cher).

"Tiens, au fait, je n’ai plus de jus d’orange. Je vais faire un crochet au supermarché. J’en ai pour une minute, voire deux. J’attrape mon carton de Sanguinello et hop, à la caisse. Enfin, peut-être aussi un petit paquet de yaourts. Allez, trois minutes maxi…. pour le reste, on fera de grosses courses une autre fois….. …Ah tiens, ils font du gaspaccio en cartons, maintenant? Tiens, je vais essayer, ça ne me chargera pas beaucoup plus. Et puis je n’ai plus beaucoup de yaourts. Et quelques fruits, ça changera un peu…Oh ! Bien sûr ! La lessive, j’allais oublier la lessive ! Je n’en ai presque plus. Et tant qu’on y est…" Et ça continue comme ça jusqu’à ce que mon panier soit plein à ras bord. L’en cas s’est transformé en crise de boulimie, le petit crochet improvisé en une randonnée.

Je débarque donc à la caisse sans grand sac à courses, ni petit chariot pliable (j’en ai un qui ne fait pas trop "mémère"). Je compte sur la généreuse provision de sacs plastiques entassés aux pieds de la caissière pour ramener mes emplettes chez moi. Tant pis, le réchauffement de la planète sera un peu ma faute.

Et je vous donne en mille ce que fait invariablement la caissière, face à un amoncellement d’achats digne d’un régiment en vadrouille, évoquant vaguement un Himalaya posé sur son tapis roulant, ou le garde-manger d’un régiment ?

Elle dit mécaniquement "bonjour".

Elle prend l’air bovin et commence à passer les premiers articles devant son lecteur. Bip. Bip.

Moi (le plus aimablement possible) : "Il va me falloir des sacs, je crois".

Elle regarde ailleurs.

Et elle pousse au bout de sa caisse…… UN sac plastique, contenance standard.

Radine !!

Il est très rapidement plein.

Moi (légèrement agacée, mais toujours aimable) : "Il va m’en falloir d’autres, s’il vous plaît".

Sans un mot, l’oeil devenu quasi végétal, la créature émet UN autre sac.

C’est en général à la troisième tentative qu’elle consent à m’en passer plusieurs à la fois. Il faut dire que d’autre clients attendent derrière moi et qu’à force d’attendre son bon vouloir, mes achats encombrent un peu le bout de sa caisse. Alors peut-être qu’elle se dit que si elle continue à m’en donner au compte-gouttes, elle va être obligée de rester après l’heure.

Vous avez remarqué ? Jamais, ou presque, une caissière ne se risquerait à vous aider à remplir vos sacs, même si elle en a le temps. Une fois enregistrées, vos courses deviennent votre propriété privée, et elle aurait l’impression d’empiéter sur votre intimité, votre vie privée, votre jardin secret. Pas touche.

Elle insistera pour que vous payiez le plus rapidement possible ("votcoddsivouplaît"). Parfois, elle patientera, l’air de pas remarquer que vous avez du mal à ouvrir ces saletés de sacs dont les bords se collent l’un contre l’autre. Parfois, elle se bornera à commencer à faire passer les articles du client suivant, et tant pis s’ils se mélangent avec les vôtres pendant que vous luttez pour fourrer vos moyens de paiement dans votre sac pour avoir les mains libres.

Oui, parfois il y a un séparateur en bois qui permet, en pivotant d’un côté ou de l’autre de la caisse, de cantonner les affaires de deux personnes différentes dans deux coins différents de la tablette. Mais JAMAIS je n’ai vu une caissière l’utiliser.

 

Je sais, je sais, ce n’est pas très amusant comme boulot, et pas bien payé, en plus. Je sais bien, je l’ai fait, un peu.

Mais un petit effort, peut-être ?… .En échange, promis, la prochaine fois, j’essaierai de penser à mon sac à courses écolo.