Archive for septembre 26th, 2007

Allaitement long ou pas : restez têtue !

Il suffit de se renseigner un peu sur l’allaitement pour se rendre compte qu’il y a des tas d’idées reçues très répandues, et parfois contradictoires, sur le sujet. D’ailleurs, je ne prétends pas détenir toute la vérité sur la question.

Si vous êtes une jeune accouchée et que vous avez affaire à plus d’un membre du corps médical ou paramédical (infirmière/aide-soignante/puéricultrice/ASH/sage-femme), il est très probable que vous vous trouverez face à des conseils discordants, parfois absurdes (non, le bébé ne va pas s’étouffer s’il a le nez contre votre sein en tétant. Pas besoin d’appuyer un doigt sur le sein Et inutile d’attendre que votre bébé fasse son rot s’il n’a pas avalé d’air, comme il le ferait avec un bib’. Etc.).breastfeeding

La formation d’un médecin concernant l’allaitement se limite à trois ou quatre heures au cours de ses études. Pour peu que l’équipe médicale qui vous entoure comprenne des membres de différentes générations, ou de différentes cultures, ils n’auront en plus pas appris les mêmes choses (par exemple sur la durée maximale des tétées).

Pire : même si ils sont pleins de bonne volonté pour être "pro-allaitement", ils seront capables de donner à votre bébé, à votre insu et sans votre consentement, des biberons de complément (= tentative de sabotage caractérisé…). D’être incapable de vous rassurer ou de vous donner des conseils. Si vous n’avez pas assez de lait, on vous conseillera les bibs de complément, ou bien on vous conseillera d’arrêter, au lieu de vous donner les moyens d’avoir plus de lait. Et j’en passe sûrement. Une pharmacienne à qui je demandais un médicament pour stimuler la lactation m’a un jour proposé un médicament… qui sert à la bloquer ("vous ne voulez pas plutôt arrêter?")

603px_Breastfeeding_icon_medConseil numéro un, donc : se renseigner un peu sur la question avant de passer à l’acte. Lire au moins un livre sur l’allaitement (le mien, c’était "L’allaitement", de Marie Thirion), jeter un coup d’oeil chez la Leche League. Vous récolterez peut-être là aussi certains avis divergents, mais vous aurez quelques éléments pour vous forger une opinion et déceler d’éventuelles énormités (non, un sein n’est jamais "vide").

Conseil numéro deux : une fois que vous vous avez choisi votre camp et que vous êtes sûre de votre fait, n’hésitez pas à ruser lâchement s’il le faut. J’avais décidé d’allaiter à la demande (c’est le moyen le plus efficace pour avoir une bonne lactation, puisque c’est le fait que le bébé tète qui la stimule). Or, là où j’ai accouché, les deux fois, tout membre de l’équipe médicale ne jurait que par les six tétées par jour maxi.  Si j’ai bien compris, c’est parce qu’ils se basent sur l’idée qu’un bébé met 3 ou 4 heures à digérer son repas. Alors que la digestion du lait maternel dure moins d’une heure. Résultat : un bébé allaité a faim plus vite qu’un bébé nourri au biberon.

Pour mon premier bébé :

  • je me suis fait engueuler par l’équipe,
  • j’ai fait des tentatives pour espacer les tétées en donnant de l’eau à l’enfant qui réclamait (ce qui le calmait cinq minutes)
  • j’ai un peu triché en laissant l’enfant téter longtemps, ce qui réduisait l’écart entre la fin d’une tétée et le début de la suivante.
  • bref… le pauvre gamin a beaucoup pleuré et beaucoup eu faim.

Pour la deuxième :