Archive for septembre 17th, 2007

Parisienne d’un jour

"La différence entre toi et moi, c’est que je suis devant toi". (inscription vue à l’arrière d’un T-shirt).

Comment parler de l’ambiance de "La Parisienne" ?

parcours_600C’est une course, donc. Pas longue : 6,5 km. Féminine. Mais ouverte à toutes. Aux solitaires, aux équipes d’entreprise (dont le T-shirt donnait parfois l’impression qu’elles étaient là essentiellement pour porter le logo de leur entreprise. Moyennement fun mais bon…), aux mères, aux grand-mères, aux très rapides, aux pas pressées, aux marcheuses. Aux copines en équipes, arborant des T shirt imprimés spécialement pour elles ("les copines de Cergy" "Le centre éducatif de X", et mon préféré, "Les Méchaaaaantes"), des oreilles de chat ou encore des tutus blanc. Une course un peu girly, donc, pour les jeunes et les vieilles.

Oui, c’est une compétition, mais agrémentée d’un côté amateur et aussi, surtout, mâtinée d’un immense côté publicitaire. Cela a ses inconvénients, certes, mais ses avantages aussi (un côté festif indéniable, plein de sponsors sympas qui ont payé une fortune pour veiller au confort des athlètes à leur arrivée, de la musique partout, des animations….).

Justement, très commercial, très populaire. 13000 participantes. Ce n’est pas une course, c’est une foule en mouvement. Et l’organisation de la course n’est pas des plus efficaces, loin de là. C’est même un scandale au vu du tarif d’inscription.

La ligne de départ n’est qu’une immense file d’attente. Des milliers de femmes entassées, piétinant quasiment, tandis que les premières ont déjà commencé leur course -voire l’achèvent pour les plus rapides?-. Les dernières prennent le départ dix, sinon quinze minutes après les premières. Heureusement, le temps mis par chaque participante n’est décompté qu’à partir du moment où elle franchit la ligne de départ, grâce à une puce que l’on s’accroche au pied.

Un départ laborieux, la frustration de ne pas pouvoir courir à son rythme avant le cinquième ou sixième kilomètre. Les zigzags pour essayer de se faufiler entre des beaucoup plus lentes. La piste souvent trop étroite. Les copines qui courent de front -pourquoi pas en se tenant la main!-. Bref, on étouffe plus que l’on ne court. Avec tous ces méandres et crochets que j’ai pris pour me frayer un chemin, je pense que j’ai dû faire un total de 9 ou 10 km… Cette impression de faire la queue en permanence s’accentue à l’arrivée. D’abord, une fois votre parcours effectué, vous vous trouvez coincées entre deux hautes barrières métalliques, guidées vers une sorte d’entonnoir où l’on va vous faire patienter, successivement, pour vous ôter votre puce, pour vous offrir de l’eau, une couronne de fleurs synthétiques, une médaille (qui vous donne l’impression de faire partie du casting du Schtroumpfissime), une banane, de l’eau, des tracts publicitaires, une rose, une barre de céréales… en attendant, vous piétinez, encore plus qu’au départ. Vous êtes au ralenti, voire immobilisées, alors que vous venez de fournir un certain effort. Très mauvais pour l’organisme, ça. Oui, certaines ont fait des malaises dans cette étable organisée.

En fait, le moyen le plus sûr de se sortir de là avant tout le monde était peut-être non pas de jouer des coudes, comme beaucoup l’ont fait, mais de simuler un malaise. Et encore, à condition que les secours aient eu la place d’intervenir rapidement, ce qui est loin d’être certain…

Et pourtant, je suis contente.

Quel public, tout d’abord ! Merci à tous ceux qui ont la patience d’encourager cet énorme peloton, de répéter au fur et à mesure du déroulement de ce ruban humain anonyme (sauf pour les "vas-y Unetelle, vas-y Maman"), de ce flot interminable d’inconnues, des mots comme "bravo, les filles, continuez, bravo,  ouaiiis, c’est bien,  il ne reste plus que 1 km, que 500m, la ligne d’arrivée est juste derrière le tournant, là...". Ca paraît idiot, mais c’est réellement encourageant.

Et puis, je crois bien que j’ai réussi à tenir l’objectif de vitesse que je m’étais fixé. En apercevant de loin le panneau d’arrivée et le chronomètre géant qui le surplombe, j’ai compris que ce serait à quelques secondes près : plus que 25 secondes, et je suis encore loin. Plus que vingt secondes, mais je me rapproche. Je force mes jambes à continuer. Dix…. j’y suis presque. Cinq, quatre, trois,… ça y est, j’y suis, c’est gagné. Oui, c’est un peu le fruit du hasard, oui, elles sont des centaines et des centaines à avoir fait mieux, mais qu’importe. Au total ? Oui, c’était sympa. Mais je crois que la prochaine fois, j’essaierai autre chose.

"M’en fous, dimanche prochain, je dors!" (inscription vue au dos d’un autre T shirt, de la même équipe que le précédent, m’a t’il semblé).