Archive for août 28th, 2007

Chatotaf

"Quand on commence à chatter au travail… c’est fini!" m’avait prévenu un ami perdu de vue depuis. Lui, non seulement il surfait et chattait à tout va depuis son travail (ce qui à l’époque, il n’y a pas si longtemps, me paraissait impensable), mais il avait convaincu ses supérieurs de réorganiser l’aménagement du bureau d’une manière bien plus ergonomique… mais qui avait surtout pour résultat, comme par hasard, que les écrans d’ordinateurs de la pièce ne faisaient plus face à la porte d’entrée. Allez savoir pourquoi.

Pour moi, les choses ont bien changé. Je ne suis pas dépendante du chat, mais vivre une journée de travail sans des "récréations" Internet m’est difficile. Je suis en partie dépendante du net (en partie seulement, car m’en passer pendant les vacances ne me gêne finalement pas tant que ça), y compris pendant mes heures de travail. Et cela, ce n’est sain pour personne, ni loyal.

Pendant très longtemps, cela n’a posé aucun problème. J’avais souvent l’impression de lambiner, de perdre un temps incroyable. Je rendais mon travail un peu penaude… pour me voir féliciter de ma rapidité ! Mais je crois que ces derniers temps, j’ai perdu trop de temps dans ces "pauses". A améliorer.

Le hic, c’est que je me rends compte que la dépendance n’est pas la seule cause de mon envie de faire autre chose que travailler. Je me retrouve comme pendant l’essentiel de ma scolarité, lorsque je passais mon temps à gribouiller de petits dessins en écoutant d’une oreille l’école/les cours : mon travail m’ennuie.

Bien sûr, il y a mes collègues (tous sympas), un supérieur direct sans lequel je pense que je ne serais pas restée tant c’est une crème, mes voisines de bureau (les plus géniales du monde), les locaux (magnifiques), le matériel (toujours récent), et même les horaires (réguliers, donc faciles à gérer pour une mère de famille)….. Oui, mais mon travail en lui-même s’est mis à m’ennuyer prodigieusement, parfois au point de me mener au bord de la répulsion. Je n’ai la plupart du temps pas besoin de me concentrer sur mon travail pour le faire correctement. Certes, parfois c’est plus intéressant : il y a des recherches à faire, des trucs à bidouiller, à expliquer, à résoudre. Un petit compte-rendu à faire. Quasiment toutes des choses qui ne font même pas à proprement parler partie de l’objet de mon contrat de travail. Mais l’essentiel de mes tâches m’endort intellectuellement.

Est-ce pour cela que je supporte de moins en moins mes autres conditions de travail ? Je suis dans l’impossibilité matérielle d’organiser mon travail, je peux avoir à jongler entre plusieurs tâches sur un coup de sifflet en fonction des urgences (mais ce n’est pas moi qui en décide), quitter un travail sur un appel pour préparer un café ou régler un point de bureautique. Les formations ou évolutions qui miroitent, mais qui n’aboutissent jamais sur rien. Le travail donné comme à une machine, sans l’arrière-plan qui me permettrait de le comprendre.  Etre flexible est une chose, être un jouet, une autre.

Reste à savoir comment m’extraire de là.