Archive for juin 25th, 2007

Chasse aux papillons

Je m’étais juré que l’on ne m’y reprendrait plus, mais me voilà récidiviste.

Normalement, on trouve difficilement plus borné réglo que moi en matière de prévention routière. Je n’ai pas tellement de compassion pour les automobilistes qui se plaignent de s’être fait flasher par un radar (en cas de fièvre, faut-il casser le thermomètre?) ou qui jugent qu’ils doivent adapter le code de la route à leur cas (par exemple, un "bon conducteur" autoproclamé aurait le droit de brûler les feux rouges la nuit, le fait d’avoir une grosse voiture permet d’infléchir les règles de priorité en sa faveur, etc.). Les règles sont peut-être arbitraires, mais elles ont le mérite d’exister et de créer les conditions d’un usage commun de la route.

Oui, mais là je me suis fait avoir par une règle TRES arbitraire. Le stationnement alterné.

Quelle règle de shadok ! Une place tout à fait autorisée au moment où l’on se gare qui devient formellement prohibée le lendemain. Et pourquoi faire ? Pour revenir au cas précédent, deux toutes petites semaines après. Ca devrait être interdit, une interdiction comme ça.

Et puis, quelle absurdité ! Jusqu’au 15 du mois à 23h59, cette place m’est ouverte sans limites et m’accueille en toute légalité. A partir du 16 à minuit pile, une pervenche a le droit de passer et de me coller un papillon sur le pare-brise. Evidemment, si j’ai le malheur de déplacer Titine avant 23h59, la même pervenche aura le droit de venir coller le même petit papier, mais un peu plus tôt.

Logiquement, donc, deux fois par mois, à minuit pile, PERSONNE ne doit être garé dans les rues où le stationnement est alterné.

J’en conclus que dans l’esprit du législateur, une immense partie des français citadins sont censés sortir de chez eux le soir, deux fois par mois, pour venir déplacer leur voiture, dans un ballet aussi gracieux que complexe. Pour être vraiment en règle, tout l’art consistera donc à démarrer le véhicule avant minuit, à faire un ou deux tours de pâté de maison, et à se regarer dans la même rue, mais de l’autre côté.  Vous imaginez les embouteillages ?

Evidemment, il y aura toujours des esprits bassement terre-à-terre et matérialistes pour me dire qu’il suffit de se garer le 15 au soir (ou le 31 au soir)après que les contractuelles aient fini leur journée de travail (après 16h au plus tard, donc?), pour échapper au couperet. Oui mais voilà, la loi de Murphy commande typiquement dans ce cas que j’aie justement l’esprit ailleurs ce jour là (alors que la veille, je me suis dit qu’attention, demain on était le 15, et que l’avant-veille, je m’étais dit qu’attention, après-demain on était le 15).

Ah, si la qualité de grande tête-en-l’airisme était reconnue comme circonstance atténuante devant un Tribunal de police…