Archive for juin, 2007

Droit devant elle vers l’horizon

Je suis sûre que 90% des parents sont déjà passés par là. Ne me contredisez pas, par pitié, je culpabilise déjà suffisamment comme ça.

Quelques instants d’inattention et un enfant disparaît.

Le temps de ranger la poussette dans le garage à vélo, parce que oui, il y a un garage à vélo, et en plus c’est une vache de local à vélo pas sympa où on accède en descendant une espèce de pente avec des marches où la poussette fait chtonk chtonk chtonk, tout ça en négociant son passage dans deux tournants pas commodes du tout, ensuite vous arrivez devant la porte, à la nage les jours de pluie puisqu’une grosse flaque a tendance à s’accumuler en bas de l’escalier, vous convainquez la porte de s’ouvrir en la torturant avec votre clé, vous coincez la porte tant bien que mal…. bref, il faut être un athlète accompli pour ranger sa poussette sans mal, et un clone du dieu Vishnou (à cause des huit bras) pour le faire en maîtrisant en même temps un grand sac de courses et deux enfants en bas âge.

Tout ça pour dire que j’avais laissé les enfants et le sac de courses en haut de l’escalier, dans la cour (qui est assez vaste, et où il y a donc toute la place de jouer).

Donc, au retour, moins d’une minute après : Raphaël est toujours là à sucer son pouce à côté du sac de courses (les garçons seraient-ils plus flemmards et statiques?), mais Laura a disparu. Ni à droite, ni à gauche. Et pourtant, il y a de la place de tous les côtés, elle a dû aller très, très vite.  J’aurais dû me méfier, c’était un jour de bougeotte particulière, pas plus tard qu’il y a vingt minutes elle avait trouvé comment se détacher de sa poussette et s’était mise à se promener dans le supermarché.

Panique. Pour donner une idée à un nullipare qui passerait par là et qui aurait lu jusqu’ici, c’est un peu comme quand vous avez l’impression que vous avez perdu (… ou qu’on vous a pris) votre sac à main / votre portefeuille et votre porte-clés, ou alors égaré un bras, mais en mille fois pire. Le vide au ventre, l’incrédulité, réfléchir vite pour essayer d’agir avant qu’il soit trop tard. Ne pas penser tout de suite à tout ce qui a pu se passer en si peu de temps, pas maintenant.

Les une ou deux minutes qui suivent durent des heures.

Pour agir vite, imaginer tout de suite le pire, du moins la situation la pire où on peut encore faire quelque chose : elle est sortie dans la rue, sûrement. A l’heure qu’il est, une voiture vient peut-être de l’éviter, il faut faire vite.

Circonstance aggravante: là où j’habite, il y a plusieurs sorties. Courir vers la plus proche en appelant et en regardant partout. Ne toujours pas trouver. Interroger un indigène (puisqu’il vient de la direction où je cherche). Rien. J’étais en train de répéter l’expérience vers la seconde sortie la plus proche (mais celle là paraissait déjà trop loin pour que Laura ait pu l’atteindre en si peu de temps?!) lorsque… "Il y a une petite fille, là!".

Laura avait eu la bonne idée de descendre en direction des parkings et avait tout simplement retrouvé d’autres enfants, des petits voisins accompagnés de leur papa. Soulagement sans nom. Tout l’immeuble sait désormais à quoi s’en tenir sur mon statut de mère indigne, mais au moins il n’est rien arrivé à Laura.

Il reste juste à trouver une solution pour la prochaine fois. Ressortir l’écharpe de portage, peut-être ?

Nota : Je n’entends écouter qu’avec la plus grande réserve toute remarque désobligeante émanant d’un(e) nullipare donneur(se) de leçons. Mais si les multipares ont des conseils pour la prochaine fois, je suis toute ouïe.

Qui n’en donne ?

Il me vient le désir d’accueillir quelqu’un de nouveau dans ma vie. Un petit être dont je prendrai soin jour et nuit, qui grandira petit à petit et dont je serai responsable, pour un temps.

J’en ai vu en photo mais personne ne m’en a jamais confié. Pourtant, je sais que je saurais le prendre en charge de manière irréprochable.

Oui, je suis prête à endosser une telle responsabilité, je le dis haut et fort. C’est sûr, "ça change la vie", comme on dit, une fois qu’on a la responsabilité d’un être vivant, il faut songer à le nourrir (lui donner son lait et ses farines, mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait envisager à terme une diversification alimentaire), à prendre soin de lui (le distraire, le faire se remuer), ne pas se contenter de l’oublier dans un coin.

Un jour, il partira pour vivre sa vie ailleurs sans regarder en arrière, peut-être pour faire des petits à son tour.

Je participerai même à son départ puisque je le couperai en morceaux et j’en ferai cuire un bout pour le manger, avant d’en donner des petits à qui voudra.

Qui me donnera une souche de Hermann ?

Les Français, leurs maîtresses, et leurs strings

Enfin !! Pour une fois, un acteur et animateur américain (Bill Maher) dit du bien des français. Certes, certes, il doit in fine recourir à des arguments assez spéciaux (argument choc : nous avons inventé la lingerie sexy, les cinq à sept crapuleux et les strings -ah bon??-), mais ça fait quand même chaud au cœur !.

Nota : il y a des sous-titres en français, avec toutefois quelques à-peu-près de traduction. Notamment, Bill Maher donne des raisons aux américains de ne pas « lever les yeux » (comprendre : lever les yeux au ciel). Et « pee pee parts », ce sont les parties génitales en langage enfantin, la zézette et le zizi, quoi, et non pas « des parties pour faire pipi ». Mais on comprend quand même !

C’est sûr, tous les américains ne sont pas stupides !

Administration de substance nuisible

Il y a des dragueurs à la noix et d’autres qui pêchent avec des appâts un peu plus subtils, parfois sans même avoir l’air de porter une canne à pêche. Du grand art. C’est tout une corbeille de fruits qu’il faut avoir ingéré avant de se rendre compte que l’on a fait "fausse-route" et ingéré plus que sa Dose Journalière Admissible de carottes et de salades infectés. Asymptomatique au départ (d’autant que le seuil de toxicité dépend des individus et des sensibilités particulières), l’Intox a eu le temps d’avoir des effets néfastes sur l’organisme (en particulier le système cardio-vasculaire) et est présente à haute dose dans le sang. La consultation d’un spécialiste est conseillée en cas d’intoxémie supérieure à 10 o/oo.

Il n’y a pas d’antidote connue (à part peut-être la théobromine, qui peut accélérer le processus de guérison, non sans quelques effets secondaires pondéraux si elle est administrée sous sa forme la plus répandue et appréciée), mais un peu de repos, et une ventilation accrue, accompagnée d’échange de production de sons divers  (également appelé papiatage)  avec une copine de bon conseil, contribuent en général à évacuer le poison de votre organisme. Il s’ensuit également un effet de mithridatisation non négligeable.

Voilà qui nous apprendra à avaler n’importe quoi.

Les fuyants numériques

Avez-vous déjà reçu ce genre de texto ? "Salut, comment vas-tu?".

Agaçant, non ? Voilà un ami, une connaissance qui daigne se rappeler de vous, mais ne prend pas la peine de décrocher le téléphone ou même vous envoyer un petit mot par mail pour vous proposer se voir. Et qui en plus voudrait vous obliger soit à commencer une sorte de tchatt par sms (oui, si vous lui répondez, vous avez la garantie de recevoir un second message avec une autre question… et non, je n’ai pas un forfait qui me permette d’échanger des banalités à volonté par sms avec tous mes amis!) soit de le/la contacter à votre tour d’une autre manière. Autrement dit, on vous laisse le soin, soit d’entrer dans le même jeu, soit de faire l’effort qu’on n’a pas daigné faire. J’y vois un manque de courtoisie.

J’ai affaire en ce moment à un prétendant d’une espèce particulière. Il s’agit au départ d’un meatix boy avec qui il n’y avait pas eu d’ "étincelle", mais avec qui je trouvais les échanges très intéressants et agréables. Nous nous sommes rencontrés une fois, et il m’a aussi posé deux lapins. Le paradoxe, c’est que depuis, non seulement il n’a plus reparlé de se voir et laissé choir téléphone et e-mail pour me parler, mais qu’il m’envoie ça et là des sms d’un genre particulier.  Belle Cinn, comment vas-tu depuis tout ce temps, moi je suis débordé de boulot. Belle demoiselle, je me sens si bien avec toi, tu me manques terriblement. Belle Cinn, je pense à toi.

Autrement dit, il se languit, mais en ayant pris l’initiative de limiter nos rapports à la forme la plus superficielle et la moins riche qui soit. S’il faut en croire "Msn Dating & Personals" (je n’ai pas retrouvé l’article), le sms étant la manière de garder le contact qui demande le moins d’application, un garçon qui limite à cela ses échanges avec une femme a des intentions au-dessous de la ceinture ! Pire, je n’ai le choix qu’entre deux rôles : 1) la cruelle qui l’ignore et qui le laisse souffrir, 2) l’éperdue qui lui court après en le suppliant de la revoir et en se chargeant de tout organiser (ah oui, un côté maman aussi, donc).

Touchant, mais exaspérant.

Moi, les sms, je les vois plutôt comme utilitaires (puisqu’ils ont l’avantage de faire passer un message sans beaucoup déranger) ou outils permettant de faire un clin d’oeil à quelqu’un, un petit mot comme ça, en général sans obligation de réponse, le nombre de caractères limités permettant de surcroît de se livrer à un exercice de concision (j’utilise peu le "langage sms"… encore mon côté vieux jeu).

De nous deux, il doit certainement y en avoir un encore plus tordu que l’autre, mais lequel ?

A mom’s best fiend

Vous passez la journée avec nos enfants, et pour eux vous êtes unique, peut-être presque autant que nous, les parents. Votre seule présence est un réconfort pour eux à toute heure.

Vous n’êtes que de pauvres chiffons tout crados (progressivement réduits à l’état de cordelette) ou des jouets insignifiants (si possible petits et difficiles à retrouver en cas de perte). Et pourtant nul autre ne peut vous être substitué sans dommage. On vous aime simplement parce que vous êtes là tout le temps.

Doudous, je vous hais !

Vous avez le don pour toujours être oubliés dans un endroit impossible, ou à un moment incommode. Ensuite, c’est le chantage : l’enfant pour qui vous êtes irremplaçable pleurera toutes les larmes de son corps si on ne va pas se contorsionner pour vous chercher derrière une armoire, s’aplatir pour vous atteindre sous le lit, ressortir en pleine nuit pour rouvrir la voiture restée garée dehors, ou chez des amis quittés depuis une heure, etc…

Objet transitionnel, qu’ils disent.

Il y a bien des parents qui rusent, qui prévoient en cachette un doudou de rechange. Idée de génie, croit-on au départ. C’est sans compter sans la malignité des enfants : nul ne peut prévoir à l’avance ce qu’ils choisiront comme doudou, ou pour combien de temps.

Vous me direz, et c’est quoi cette vieille poupée toute rapiécée, là, oui, celle qui n’est jamais très loin, soit dans mon lit, soit dans un placard, mais qui m’accompagne discrètement depuis…euh…  Disons que sa date de fabrication est inscrite sur son cou, et qu’elle est plus vieille que moi. Oui, mais c’est pas la même chose. Elle a perdu son bonnet et une partie de ses cheveux, mais elle arbore depuis toujours le même sourire enfantin. Il ne faudrait pas la jeter, depuis le temps ?

…Jamais !!!!

Moi et mes cams chaudes

Etant une femme gourmande et qui a atteint une certaine maturité, j’aime beaucoup les cams, très chaudes de préférence.

Je dispose de tout le matériel nécessaire pour la partager avec autant de personnes sympathiques que je souhaite. Bien des commerces spécialisés (dont je peux fournir l’adresse aux personnes intéressées) mais aussi la plupart des commerces généralistes, sont à même de vous le proposer, si vous savez où chercher.

Je ne comprends pas que les hommes soient aussi peu friands de cam’. Habituellement, ce sont les femmes, le plus souvent une femme mûre, qui en apprécient la saveur. J’ai la chance de m’y être initiée, presque par hasard, à peine sortie de l’adolescence. Et, il faut l’avouer, je rêve qu’un(e) inconnu(e) brise la glace et propose de m’en offrir une pour faire connaissance en toute amitié.

L’excitation de cette attente pleine de promesses pendant ces étapes préliminaires où la température monte inexorablement, puis cette brûlure entre mes doigts, le plaisir de faire durer cette amertume teintée de douceur me régalent. Commage qu’il soit si difficile de trouver un homme (surtout un homme encore jeune) qui apprécierait de partager une cam bien faite. Encore une fois, c’est avec de charmantes amies, parfois avec mes propres soeurs, que je partage le plus souvent ces moments.

Personnellement, je les trouve agréables à presque toutes les heures de la journée, sauf peut-être le matin où mes préférences vont à des variantes plus adaptées à un réveil en douceur. Les cams constituent une pause délicieuse et délassante au cours d’une journée de travail et une excellente manière de décompresser en entamant la soirée.

Evidemment, les cams sont à utiliser avec prudence et modération par les femmes enceintes.

En connaît-on seulement les bienfaits ? Antispasmodique, lutte contre les problèmes de menstruations, son action au niveau du système nerveux a même été comparée au Valium ou au Prozac. Elle stimule le système immunitaire, soulage les ulcères d’estomac. On soupçonne même qu’elle soulagerait les douleurs arthritiques.

Il faut cependant certaines précautions au néophyte avant de se lancer. Une cam(omille) trop chaude, ça peut brûler la langue. Et on peut s’étrangler en l’avalant trop vite.

Mais sinon, c’est délicieux.

Le Destin en marche pour un doudou

A votre avis, quelles sont les probabilités de retrouver un jouet perdu dans les conditions suivantes :

– le renne en peluche (car c’en est un, on ne rit pas) est attaché au doudou d’un enfant de trois ans et demi (le doudou en question étant un infâme chiffon qui a été un T shirt dans une vie antérieure) et tombe dans la rue.

– Dans les minutes qui suivent, une passante aperçoit le renne et a l’idée de le confier au commerçant le plus proche, chez qui l’enfant n’a pas mis les pieds !

– A peu près au même moment, l’enfant se rend compte de l’absence du renne en peluche (on ne rit pas, j’ai dit!) et se met à pleurnicher.

Maintenant, lisez la suite.

– La maman (moi) a entrepris de refaire le chemin fait jusqu’ici en sens inverse.

– Arrivée au coin de la rue suivante, elle a balayé des yeux le trottoir qui se trouvait devant elle, et a demandé à la première passante venue si elle n’avait pas vu un renne en peluche (le genre de questions qu’on vous pose tous les jours).

– La passante a répondu : "Oh, oui, je l’ai déposé chez le coiffeur, là bas".

La suite, vous la devinez. Deux minutes  plus tard, Raphaël était à nouveau en possession de son renne. Quelle était la probabilité que je demande de l’aide justement à la bonne samaritaine qui avait mis le renne à l’abri ? Que ce soit justement elle que je croise en haut de la rue ? Jamais je n’aurais eu l’idée d’entrer chez ce commerçant pour récupérer le jouet!

Les anges gardiens nous donnent parfois des coups de pouces pour de ces futilités… à moins que le renne en peluche soit promis à de plus hautes destinées et que ce hasard ne soit que l’expression d’un Destin en marche ?

Deux filles sur deux roues

C’est en sortant de la gare que j’ai eu l’idée. Il faisait beau ; Lex, qui n’avait pu voir son fils ce matin, a exprimé le désir de le récupérer à l’école pour le voir au moins quelques heures [macho ! Pas une pensée pour sa fille!!] et du coup je n’avais que Laura à récupérer ce soir. Du coup, je pouvais…

Quelques marches, passage rapide chez moi, j’abandonne ma peau de travail (jupe et chemisier) pour un jean et un débardeur, je fourrage quelques minutes en pestant (un peu) pour retrouver ma clé ; quelques instants plus tard, me voilà, légère et renouvelée, à nouveau en bas de chez moi. Quelques marches, je pousse la porte du local, et je le récupère, mon joli vélo…

Un pied sur la pédale et le voilà parti, léger et puissant. Mes membres se réveillent et s’étirent, mon coeur et mon souffle se mettent en marche et prennent une vitesse de croisière. Je me permets quelques libertés par rapport à mes habitudes d’automobiliste, devenant piétonne et utilisant le trottoir pour éviter un feu rouge décidément trop long.

Quand je l’ai récupérée à la crèche, Laura a tout de suite repéré le casque que j’avais laissé à côté de ses affaires et s’est mise à trépigner en le pointant du doigt pendant que je lui remettais ses sandales. Elle s’est laissée installer sans impatience sur le siège enfant, s’est laissé sangler le torse et les chevilles… et nous voilà parties, lourdement au début avec ce fardeau supplémentaire, puis plus facilement.

Il faisait bon, notre allure nous donnait un peu d’air frais, la circulation n’était pas trop pesante ; Laura a passé le trajet à me montrer des choses autour de nous, à chantonner, gazouiller et à me taper dans le dos pour attirer mon attention (on ne parle pas au conducteur!). Bon, j’ai obligé plus d’une voiture à ralentir pour me dépasser… mais d’habitude c’est moi qui peste car chez nous les rues sont si étroites qu’on ne peut se croiser en voiture sans que l’une d’elles marque un arrêt derrière une voiture déjà garée, si pleines de dos d’âne, de sens interdits et de ronds-points qu’il est matériellement impossible d’y faire un excès de vitesse…mais c’est une autre histoire.

Simplissime… mais si bon, de substituer une promenade à une course à faire.

Un prince charmant vous ajoute à sa liste…

On m’avait parlé du phénomène, mais c’est la première fois que je l’observais en réel et en direct. Un quidam qui s’ajoute à la liste msn d’une jeune fille (une collègue que nous appellerons Nath) et qui essaie de la dragouiller.

Je ne sais pas où il avait trouvé son adresse, selon ses dires "sur un mail d’invitation à un site". "Quel site?" a t’elle demandé. "Non, pas un site, un mail d’invitation à un site". Passons.

Nath n’a été ni agressive ni provocatrice ni trop joueuse. Elle s’est juste amusée à lui répondre -sincèrement!- en m’annonçant à l’avance certaines des réponses du séducteur. Visiblement, elle a l’habitude, il faut dire que c’est une ancienne meatix girl (qui a d’ailleurs trouvé l’amour sur Meatix, si j’ai bien compris).

Elle a assisté avec amusement au défilé d’avatars du jeune homme, qui avait manifestement joué la carte de son physique en mettant les unes après les autres des photos de lui torse nu dans différentes postures plus ou moins frimeuses. Pourquoi s’en priver ? Il paraît que les jeunes filles recherchent des princes charmants au QI de mollusque. Elle a su quand il allait lui demander où elle était sur son avatar (elles sont plusieurs jeunes filles sur la photo), et à quel moment il allait lui demander une autre photo d’elle. Elle a lu sans illusions le portrait avantageux qu’il lui faisait de lui-même (Damien, belge, 24 ans, prof de sport qui voyage souvent au Maroc) avant de jeter un oeil sur son profil hotmail (Amin, marocain). Elle n’a pas résisté au plaisir de lui donner des sueurs froides en l’appelant par son vrai nom ("mais… tu es qui??"). Que c’est touchant, il avait oublié qu’il avait rempli un profil.

Elle l’a ensuite gentiment congédié pour retourner au travail (elle était en pause déjeuner au moment du dialogue). Et l’a bloqué. Elle a gagné un quart d’heure de bavardage divertissant et une invitation à lui rendre visite au Maroc.

Mais lui, que cherchait-il donc ? Qu’a t’il gagné à faire la connaissance et essayer de séduire une inconnue qui vit à 2000 km de chez soi, à quoi ça sert ? Ou alors il vise très haut et très loin ? Il espére trouver une princesse charmante qui l’aidera à terme à se procurer un visa avant de l’épouser et de lui faire une douzaine d’enfants ? Il ne croirait pas un peu aux contes de fées, des fois ?