Archive for avril, 2007

A mother’s work is never done

Suite à une réflexion faite en sa présence sur la quasi-nullité de mon talent culinaire (il faut dire que le peu de confiance en moi que j’avais de ce côté a été érodé par le fait de vivre cinq ans avec un cordon bleu qui se lançait dans des critiques constructives quand je me lançais dans une recette aussi risquée que des coquillettes au beurre), ma mère m’a fait un petit cadeau.

Un livre de cuisine pour débutants. Sous-titre : "Votre mère ne vous a pas appris à faire la cuisine ? Il n’est pas trop tard".

Je suis sûre qu’elle s’est sentie visée en lisant le sous-titre. Elle se débrouille bien elle aussi (elle fait du varié, du léger, du savoureux… un régal) mais ne m’a jamais montré comment faire. Bon, j’aurais dû demander aussi.

J’ai feuilleté. Il y a des recettes au nom compliqué (j’ai ouvert le livre au hasard et suis tombée sur des "brochettes d’asperge au parmesan"), mais aussi la recette de l’oeuf dur et celle de l’oeuf à la coque. Si.

Promis, demain je m’y mets.

Comme chien ou chat ?

Quelle est la différence entre un chien et un chat ?

Le chien se dit : "Ils me protègent, me nourrissent, s’occupent de ma santé, m’aiment… ce doivent être des dieux !"

Le chat se dit "Ils me protègent, me nourrissent, s’occupent de ma santé, m’aiment… je dois être un dieu !"

Et vous, êtes-vous chien ou chat ?

Les bonnes manières au lit

Je réponds ici un peu plus longuement à un récent article de Whereistheone, un double billet consacrés à des « erreurs » féminines en matière de sexe.

Whereistheone/Marjorie me fait sourire lorsqu’elle recommande par exemple de ne pas passer trois heures à se préparer avant les ébats, ou de ne jamais, au grand jamais, montrer le haut de ses mi-bas à son partenaire. Sûrement pas faux, tout ça !

Là où je ne la suis pas du tout, c’est quand elle semble expliquer aux femmes qu’il « faut » aimer telle ou telle chose. Que ne pas faire de fellation (par exemple) est inexcusable.

Parce que dans ce registre là, on peut aussi aller beaucoup plus loin : « Amies femmes, pourquoi refuser l’échangisme ? Les hommes adorent ça et la femme qui fait semblant d’y prendre plaisir marque réellement des points dans l’esprit de son partenaire! »

Le sexe, ça sert avant tout à avoir du plaisir, des deux côtés. Je trouve que faire quelque chose à contrecoeur et alors que ça nous dégoûte  est un cadeau empoisonné à offrir à notre partenaire.  N’en tirer aucune conclusion sur mes préférences perso, c’est une question de principe et ça me paraît élémentaire.

Sans la liberté de ne pas faire, il n’y a pas de plaisir de faire.

Si on inverse les choses…. Imaginons que je me retrouve au lit avec un monsieur qui n’aime pas pratiquer un cunnilingus (par exemple). Est-ce que ça me plairait de savoir qu’il est là uniquement par courtoisie, parce que « ne pas en faire est inexcusable » ? Qu’en réalité, c’est une corvée qui le dégoûte et lui donne le haut-le-coeur ? Non, bien sûr. Je préfère qu’il fasse l’impasse et qu’on s’amuse tous les deux.

Evidemment, il y a aussi ceux qui sont incapables de faire une impasse, autrement dit, qui préfèrent satisfaire une envie, quitte à ce que leur partenaire s’ennuie, ait mal, ou passe un mauvais moment. Ceux-là sont parfois capables de vous mettre la pression, de vous faire un chantage psychologique plus ou moins subtil pour que vous cédiez (« Je suis puni?? »). Attention, je ne parle pas de celui qui sait « donner envie ». Je parle du sinistre égoïste qui cherche à vous forcer la main. A éviter absolument à mon avis.

Il y a tellement de manières de prendre du plaisir ensemble qu’il ne devrait pas y avoir de passage obligé, normalement… Le reste est une affaire de goût. En plus, les goûts et les envies évoluent avec l’âge et les moments.

Et dans des cas extrêmes, me direz-vous ? Parce qu’il y a quand même des limites. Qu’est-ce qui est indispensable à une relation sexuelle à court terme ? Ou à long terme ? Y a t’il des choses sur lesquelles on ne peut pas faire l’impasse du tout, d’un côté ou de l’autre, pour des raisons variables (goûts, mais aussi problème de santé) ? La pénétration, par exemple ?

Je n’ai pas connu le problème… mais quitte à être utopiste et optimiste sur l’étendue des choses à faire et à essayer entre adultes consentants, j’aurais tendance à répondre non.

Comme le Messie

Quand je viens la chercher à la crèche…

La porte qui sépare le couloir de la salle où jouent les enfants quand j’arrive a une petite ouverture vitrée, à hauteur de la tête des enfants.

Avant de la franchir, cette porte, je commence toujours par jeter un coup d’oeil dans le carré vitré, pour voir si j’aperçois ma fille.

Quand elle est dans le champ de mire, elle ne met jamais longtemps à me voir à son tour. Oui, même si elle et occupée à jouer. Et elle vient aussitôt vers moi, de son petit pas de pingouin remuant, en souriant et en m’appelant. Ravie, évidemment. Parfois, je joue un instant avec elle à cache-cache derrière la vitre, mais je ne tarde pas trop à la retrouver.

Le plus souvent elle se jette dans mes bras pour un gros câlin (mhhh son odeur de bébé!) et fait très rapidement "au revoir" à la cantonnade.

De la part de quelqu’un qui ne sait pas parler, peut-on imaginer un accueil qui fait plus chaud au coeur ?

Le dernier tabou

Un des principaux tabous de notre société, c’est la mort et la maladie.

Pourtant, elles nous concernent tous, à des degrés divers…

J’ai vu il y a quelques années une femme hospitalisée qui parlait de ses "polypes" et à qui l’équipe médicale avait caché qu’elle avait en réalité un cancer du côlon, histoire de ne pas la faire paniquer. Le cas ne doit pas être isolé.

Il me semble que l’approche probable de la mort pour une personne est une chose tellement importante à "gérer" que dans l’idéal, elle ne devrait pas être cachée.

Evidemment, les choses sont peut-être très différentes pour quelqu’un qui ne croirait pas à une forme d’existence après la mort.

Je parle évidemment aussi pour moi. On peut partir n’importe quand, tôt ou tard, brutalement ou en pouvant s’y préparer. Il reste que c’est à mes yeux une porte à franchir et que si j’avais le choix, je préfèrerais la voir venir.  Tant qu’à subir un examen de passage, autant avoir révisé plutôt que subir au débotté une interrogation surprise.

Mourir, c’est se séparer d’une immense partie de ce qui faisait notre identité, c’est laisser derrière soi toute notre personne et notre vie en ce monde et aller vers l’inconnu. Pas évident à imaginer. Tant qu’à partir pour un continent inexploré, autant laisser des affaires en ordre derrière soi.

Je ne voudrais pas non plus que l’on me parle avec plus de réserve ou de déférence si j’étais malade. Si mon corps se dégrade, je reste une personne. Je voudrais que mes proches restent proches et soient capables de me dire au revoir le moment venu, que mes amis restent prêts à partager des moments plaisants jusqu’au bout. Tant qu’à être sur le départ, autant ne pas perdre les derniers instants.

Voilà pourquoi je ne voudrais pas qu’on me cache une maladie potentiellement mortelle, si j’étais malade. Je voudrais bien sûr avoir une idée assez claire des risques que je cours, des espoirs de guérison aussi et avoir la possibilité, si je le souhaite, d’avoir à quelqu’un à qui parler de la mort.

Il semble que ce n’est pas le cas de tout le monde : faire le deuil de sa vie, c’est quelquefois passer par les différentes phases du deuil, y compris le déni. Cela dépend des personnes, des habitudes, des croyances sûrement. Je ne pense pas qu’il faille forcer le passage de ces phases, simplement être là en cas de besoin.

Je souhaite à tout le monde de quitter ce monde à la manière de mon grand-père. Très croyant, il s’est éteint chez lui, après avoir pu dire au revoir à tous ceux qu’il aime.

Et il était prêt… Il priait : "Seigneur, c’est quand Tu veux…!"

Tropiques en salle

Nouveau cours de gym hier, mais avec un horaire différent, et cela change tout.

Ce qui était formidable dans une vaste salle bien aérée prend une toute autre tournure dans une salle plus petite et surtout surpeuplée. Est-ce la réalité d’un club de sport "normal" ?

Bien sûr, on peut encore bouger, mais moi qui n’aime pas la foule, je suis servie… 

Certes, une partie de mon esprit reste occupé à suivre les chorégraphies et à s’amuser. Une autre partie, par contre, doit veiller à ne pas envoyer de pied ou de main dans la figure ou l’épaule des plus proches voisins (un pas pris en retard ou en avance suffit à provoquer un accident). Une autre partie pour éviter, inversement, les coups reçus par les voisins. L’humidité (chaleur + transpiration) est telle qu’une buée de condensation apparaît rapidement sur les miroirs qui décorent la salle… puis à terre. Oui, à terre. Très vite, j’ai eu l’impression d’être sur un sol glissant.

Sans doute l’horaire, plus tardif que d’habitude ? La prochaine fois, je serai à nouveau parmi les matinaux, si possible…

Toutouyoutou

Adolescente, je n’étais pas sportive pour un sou et je me préoccupais très peu de mon apparence physique. Dans mon esprit, notre enveloppe charnelle n’était là pour nous accompagner que quelques dizaines d’années, donc je ne voyais pas l’intérêt de s’en soucier. Au collège, j’avais même pris position contre le sport dans une rédaction de français, c’est dire…

Et puis une grosse vingtaine d’années après…

…en partie pour une occasion de voir F., en partie par curiosité, j’ai accompagné Lina à mon premier cours de bodi attack il y a une semaine.

Ce qui est surprenant, c’est que je m’y suis complètement retrouvée et beaucoup amusée. Oui, là aussi, c’était ma place.

Je déteste les ambiances surpeuplées et les salles qui puent la transpiration ? Oui, mais là la salle était assez grande et sans doute bien aérée. J’avais peur du côté industriel, impersonnel d’un cours collectif ? J’étais là avec des amis, et puis le bodi attack c’est très ludique, très amusant, et j’ai adoré. J’avais peur de finir l’heure à ramasser à la petite cuiller ? Non, j’ai tenu le coup, même si j’ai senti que j’arrivais à la limite de mon endurance. Sans doute le fait d’avoir continué à courir m’a aidée. J’ai même enchaîné, avec les autres, le cours de bodi pump qui suivait. D’accord, je n’ai pas utilisé les poids les plus gros, mais c’était déjà ça. Je n’aime pas les gens superficiels et qui se "la jouent" ? Oui, mais là, les cris d’effort et de jubilation du prof au milieu des instructions, c’était plutôt amusant (je suis incapable de prendre au premier degré un type qui fait "aaarrrrrhhhh!! Youuuuhouuuuu !!!" pour montrer comme il est content d’en baver).

Bref… j’y retourne tout à l’heure.

Oui, ce corps ne m’accompagne que quelque temps encore, et il a ses failles… mais autant le garder en bon état et lui faire plaisir de temps en temps. On s’entend bien maintenant.

« Si je ne récure pas ta baignoire, qui le fera ? »

Il y a quelques jours, j’ai reçu la visite de ma mère, qui venait m’apporter un meuble dont elle ne se servait plus. Nous avons pris un thé.

Tout d’un coup, elle a avisé la porte de mon four… et m’a demandé la permission de le nettoyer.

Un peu interdite, je l’ai laissée faire. J’avais l’impression d’être dans un bouquin que j’ai lu il y a quelques années, "le manuel des célibataires", où la mère d’un homme célibataire se met à faire le ménage en disant "si je ne récure pas ta baignoire, qui le fera?".

Soit, je ne suis pas une fée du logis, et ai plutôt tendance à penser que très peu de personnes, sur leur lit de mort, regrettent de ne pas avoir fait le ménage plus souvent (sauf s’ils meurent pour avoir dérapé sur une couche de poussière un peu glissante). Mais tout de même, de là à ce que ma mère vienne faire le ménage chez moi… ça a un côté grande immature assistée… !

N’allez pas imaginer non plus que ma mère soit une mère au foyer de base, pour qui astiquer un four ou préparer les meilleurs petits pois du quartier donne un sens nouveau à la vie. Non, c’est une femme extraordinaire, une des rares de sa génération à avoir fait une brillante carrière scientifique, sans négliger pour autant sa vie de famille. Sauf que en plus, elle excelle aux fourneaux, aux balais et chiffons, etc.

Des complexes, moi ?…

Non, je ne me laisserai pas influencer. Je continuerai à faire le ménage au rythme qui me paraît raisonnable. Na.

Si ma mère veut intervenir, je ne vais quand même pas la contrarier quand même, c’est une question de respect….

De la subjectivité de la beauté

Sur Meatix, que l’on aie une photo à mettre en ligne ou non, on est invité à indiquer sur sa fiche si on se trouve beau / belle soi-même.

Pour ma part, j’ai du mal à trouver moche quelqu’un que j’apprécie, donc la question est assez secondaire. En plus, je n’ai pas une conception classique de la beauté, mais c’est une autre histoire.

Les réponses possibles, donc, vont de "pas terrible" à "un vrai canon!", en passant par "plutôt/très agréable à regarder" ou "dans la moyenne". On peut même éluder la question avec humilité ("ce n’est pas à moi de le dire") ou un poil d’hypocrisie ("est-ce vraiment important?").

J’aurais naïvement pensé que personne, même les plus beaux, n’oseraient affirmer qu’ils sont "canon". Pour paraphraser une de mes répliques-culte du film "Un dîner de cons", je dirais qu’ "on est toujours le thon de quelqu’un d’autre", et j’ai souvent vu des hommes trouver plutôt quelconques des femmes que je trouvais très belles. Bref, je pensais que les seuls qui se diraient "canons" seraient à la fois indéniablement beaux et extrêmement prétentieux. Je pensais que personne non plus ne dirait clairement qu’il se trouve laid, ce n’est pas très vendeur (sauf recherche intense de second degré et de dérision). Et puis il paraît que la plupart des hommes se trouvent mignons.

J’aurais cru que les très beaux resteraient modestes, que les moyennements beaux resteraient à peu près réalistes, et les moins beaux optimistes, de sorte que tout le monde répondrait à peu près de la même façon.

Et bien non.

C’est incroyable, mais recherche à l’appui, les "un vrai canon!" ne sont pas plus beaux que les "pas terrible". C’est même plutôt le contraire. Il y a beaucoup plus de photos qui me plaisent chez les prétendus pas beaux que chez les prétendus beaux.

Je suis anormale, ou je surestime le sérieux avec lequel les gens remplissent leur fiche ??

(Mais ouiiii Vol de Nuit… je sais… c’est aussi la faune de Meatix qui est comme ça…)