Archive for juillet, 2008

Arroseuse

Mes pauvres petites plantes, que j’ai abandonnées en pleine canicule pendant tout un ouikende. Ne vous inquiétez pas, je suis là maintenant, je pense à vous. Tenez, j’attrape le rrros n’arrosoir (houlàlà, il vente beaucoup sur mon balcon, c’est tempête ce soir), je vais le remplir tout plein, et vous allez avoir du glouglou à boire.

Voilà, ça y est, le robinet de la baignoire remplit l’arrosoir. Le niveau monte régulièrement. De l’eau bien fraîche pour mes petites plan-plantes, avec une nappe d’écume blanche. Voilà, l’arrosoir est plein. Tiens, maintenant que le robinet s’est arrêté de gronder, y’a comme un bruit dehors?

Je rejoins le balcon, en traînant mon arrosoir.

Il y a un énorme orage.

Mes plantes sont en train de se faire copieusement inonder.

Je dois vivre dans un Tex Avery.

Mourir pour mon boulot, d’accord…

… mais de mort lente.

L’alarme incendie s’est déclenchée intempestivement vendredi matin.

Ce qui est rigolo, c’est que personne n’a bougé. Personne n’y croyait.

Tout le monde était au téléphone ou en train de plancher sur quelque chose, en tout cas tout paraissait plus urgent que d’échapper à une mort atroce par asphyxie ou brûlé vif.

Le jour où il y aura un vrai incendie, les seules survivantes seront moi et une collègue, seules à nous être dirigées vers les escaliers, sac à main à la main.

Non sans hésitation, parce que ça ne tombe pas sous le sens de s’en tenir à l’idée qu’il faut laisser tomber ses urgences et filer dehors alors que tout le monde reste indifférent, serein et professionnel.

Bon, j’avais quand même sauvegardé mon travail avant. On ne sait jamais, dès fois que le serveur échapperait aux flammes.

Envol

Il était brun, il était beau, il sentait bon le chèvre chaud. Et moi, j’étais assise entre ses cuisses. Il me demandait de le prévenir si je commençais à me sentir mal. J’étais bien, très bien même. Sauf qu’il n’y était pour rien. C’est le paysage que je regardais, doucement euphorique.

Je crois que c’est encore plus beau que ce que j’en imaginais. Oui, car c’était un rêve depuis longtemps, de "voler" ainsi sans machine nparapentei moteur. Surtout avec un décor aussi magnifique : des montagnes en été. Le silence, le soleil, ce vent qui nous porte. Je n’ai pas les mots pour dire cela, et une photo ou un film ne rendrait ni la majesté calme du paysage, ni le bonheur de se sentir portée au dessus de lui.

C’est à Grandbrun que je dois ce joli cadeau et ce rêve réalisé. : un baptême de parapente, en biplace. Une inscription, un petit coup de téléphérique, quinze minutes de marche (je portais juste ma sellette, et le moniteur les 23 kilos de voile. Excellente répartition.). Les voiles dépliées avec soin sur le site de "décollage". Je suis casquée, sanglée, attachée de partout, et c’est parti. Il suffit de courir quelques pas pour que la voile se gonfle, nous arrête un instant, puis se mette facilement à nous porter.Je suis assez surprise du fait qu’il convient apparemment de s’asseoir sur la sellette (je m’imaginais debout comme sous un parachute, ou allongée comme sur un deltaplane). Du coup, la petite appréhension du départ est facilement dissipée.

Près de l’arrivée, mon moniteur remarque qu’une autre voile, partie un peu avant nous, fait des cercles autour de notre lieu d’atterrissage. Sous celle là, il y a une jeune fille hollandaise et un moniteur quelque peu bravache (allez, on peut le dire franchement : c’est un gros crâneur) lui a déclaré d’office : "I am the crazy moniteur of ze school".  "Le salaud!" dit-il entre ses dents. Amusé, mais touché dans son orgueil. Du coup, j’ai droit aussi à quelques cercles avant l’arrivée. Déception de mon pilote à l’arrivée : le "crazy moniteur" matamore a "gagné" puisqu’il est resté plus longtemps en l’air.

Prochaine envie : le stage d’une semaine. Il paraît qu’à partir du troisième jour, on vole tout seul.

Hmmmmmmmm.

Reprise

Je n’ai jamais vraiment dit au revoir, je n’en avais pas l’intention d’ailleurs. Mais le temps passe si vite, et plus on attend, plus c’est difficile de reprendre.

Ce sont les premiers pas qui sont les plus difficiles. Décider qu’on y va. Ressortir tout cet attirail, qui a dormi sagement dans un placard depuis des semaines, des mois. T shirt, soutien-gorge de la mort qui tue, caleçon, chaussures, cardio. Haut les coeurs, attention les vélos, cette fois c’est la bonne.

Et puis se mettre en route. Les sensations sont là, il n’y a aucun doute, j’aime toujours ça, ouf. Mais comme c’est dur cette fois ! Au bout de dix, quinze minutes, mon souffle est court. Pourtant c’est bizarre, j’étais bien entraînée il n’y a pas si longtemps. Pourquoi je suis redevenue une serpillière sur pattes ?  Quand est-ce que j’ai fait savoir à mon corps que c’était pas la peine de garder tous ces muscles inutiles, qu’on pouvait les remplacer par du tout mou ?  Il est où, le coeur que j’avais quand j’ai couru la Parisienne l’an dernier, hein ?

Oui, parce que je vous l’ai pas dit, mais je vais me réinscrire. Oui, je sais, l’organisation m’avait déçue l’an dernier. Mais j’étais contente quand même, et, dans l’enthousiasme d’une course tout juste terminée, j’ai fait ma maligne au boulot en pensant tout haut que ce serait sympa si on faisait une équipe dans ma boîte. Et je vous le donne en mille : ces bougresses m’ont pris au mot et ont fait du prosélytisme pour embaucher les collègues. Résultat : pas moyen de reculer, on est tout juste dix, et si l’une d’entre nous (suivez mon regard) se dégonflait, c’est toute l’équipe qui ne peut plus être dans le classement.

Donc ce n’est plus seulement une bonne résolution de me remettre à courir pendant que les enfants sont en vacances. Il y a un objectif dans un mois et demi.

Pour le blog, il y a des analogies, sauf qu’avec un blog on ne risque jamais de faire le double du temps d’une collègue qu’on n’aime pas.