Archive for the ‘Carassius auratus’ Category

Two to go

Tiens, ça faisait longtemps que l’un de mes poissons n’était pas passé de vie à trépas.

Rappelez-vous. Séquence nostalgie.

Le dernier en date, c’était celui qui avait tenté de s’évader en passant par le trop-plein du lavabo. Souvenez-vous, j’avais été obligé de le dissoudre. Un passage dans l’au-delà certes très glauque mais qui avait eu le mérite de faire dans la pudeur et dans la suggestion (bon, je vous préviens, cette fois ci ça a été plus trash, donc âmes sensibles s’abstenir. Moi, j’ai déjà eu du mal). Read the rest of this entry »

Les Chemins de la Gloire

brillante_weblog_premioOn ne sait jamais par quels chemins de hasard et de destin la vie vous emmène vers la gloire. Moi, par exemple, ce sont mes histoires de poisson rouge.… enfin, mon honnêteté intellectuelle légendaire m’obligerait à dire : "l’enfer permanent vécu chez moi par mes poissons rouges, disparaissant les uns après les autres faute de soins", bref, ce sont mes poissons (donc je rappelle tout de même que je n’ai pas réussi à en éliminer un seul lors de mes dernières vacances) qui m’ont valu d’être repérée par la toute-puissante prêtresse de la blogosphère, Alyssa, pour être distinguée comme "Brillante Weblog Premio 2008" (sic, même si je me demande un peu ce que le premio signifie là dedans).

Seule contrepartie à cette distinction complètement méconnue suprême : désigner à mon tour 7 victimes lauréats qui devront à leur tour passer le flambeau.

Ensuite,

1. Les gagnants “doivent” mettre le logo sur leur blog. 2. Afficher le lien de la personne qui le leur décerne. 3. Désigner 7 autres blogs qui méritent également ce prix. 4. Indiquer les liens de ces blogs sur leur propre blog. 5. Laisser un message sur le blog des primés pour les avertir.

Hé, mais sur le principe, ça ressemblerait à …

Enfin, le mécanisme ressemble à s’y méprendre à…..

Oui, bon, c’est une chaîne. 

Sur le principe, j’aime bien les chaînes, mais surtout quand elles permettent de me donner une idée d’article d’insérer une valeur ajoutée à mon billet . Et celle-ci, il faut le dire, ne colle pas tout à fait à ce critère.

En même temps, il n’y a pas si longtemps, j’ai eu droit à un taggage mémorable des Perles du Chat pour un portrait chinois obsessionnel, bourré de questions indiscrètes, et jusqu’à ce jour, je n’ai pas ébauché l’ombre de ce  geste auguste du doigt du bloggeur se rapprochant d’une touche de son clavier pour y répondre. Donc je me sens un peu morveuse, là, à trouver des prétextes pour ne pas répondre aux chaînes.

Je dois tout d’abord dire que le choix est vraiment difficile, parce que des blogs que je suis assidûment, il n’y en a pas que sept. Donc attention, il va y avoir du favoritisme et du piston pour se distinguer du lot

Ce préambule établi, je refile donc la patate chaude remets donc mes trophées à :

1) Natacha, parce que c’est ma copine et que j’aimerais bien qu’elle relance son blog "créatif" pour de bon, lorsqu’elle reviendra de son voyage au bout du monde et que son emploi du temps de ministre le lui permettra,

2) Les Perles du Chat, pour me faire pardonner par Ralphy d’avoir royalement ignoré son tag. (mais il faut dire pour ma défense qu’il aurait fallu que je réponde à des questions du genre : "si vous étiez Clara Morgane avec votre cerveau actuel?", alors que je n’ai qu’une idée assez floue de qui il s’agit),

3) et 4) Tom et Jerry, parce que quand même, c’est la rentrée, et qu’ils n’ont plus rien ajouté à leur succulent blog depuis le 22 juillet, alors j’aimerais bien un signe qu’ils sont encore en vie (c’est l’été, donc j’ai a priori exclu l’hypothèse d’une hypothermie foudroyante suite à la panne de leur nouvelle chaudière. Ca doit être la faute aux vacances).

5) le Sushi Dépressif, parce que sa manie de précieux son choix littéraire de parler de sa personne à la troisième du singulier donne une classe indéniable aux phrases les plus ordinaires. Le Sushi ne dit pas "L’autre jour, je me suis incrusté chez mon pote Untel", il dit "Récemment, le Sushi fit un pèlerinage auprès d’une personne chère". Je n’invente rien.

6) Mère Indigne, parce qu’elle me fait hurler de rire presque à tous les coups,

7) à 10) : Jennifer et ses copines, parce que le fait qu’elles soient en coblogation leur donnera un gros dilemme : qui des quatre aura le privilège de répondre à cette chaîne, et selon quelles préférences ? Les siennes ou celles issues d’un vote collectif ?

Mission accomplie !

 

NDE

Inanimé, l’oeil fixe, ils flottaient silencieusement sur l’eau trouble. Une puanteur nauséabonde, une odeur de pourriture et de décomposition. J’ai cru voir deux cadavres.

J’avais tout juste posé mon sac à l’entrée avant de vérifier l’état de santé de mes poissons rouges. Je savais que l’eau ne serait pas tout à fait pure, vous pensez, après une semaine. La voisine est venue tous les jours mais m’avait prévenue : elle n’aime pas toucher aux poissons pour nettoyer le bocal. Elle m’avait laissé un petit mot très gentil pour me dire qu’elle avait changé une partie de l’eau, mais pensait qu’il faudrait nettoyer l’aquarium entièrement. Si c’est pas un euphémisme, ça… Un seul poisson avait encore l’air de nager normalement, les deux autres flottaient comme des cadavres de noyés.

Puis j’ai vu qu’ils bougeaient. Faiblement, mais ils bougeaient. Leur bouche se dilatait et se rétractait, comme en une ultime respiration, une agonie dont je me suis demandé depuis combien de temps elle durait.

Rongée par la culpabilité, je les ai mis dans la baignoire remplie d’eau. Le plus gros des poissons n’a pas réagi, mais le plus petit s’est ranimé et s’est mis à nager.

Je l’ai cru perdu.

Il réagissait un peu quand je le touchais, mais le sinistre flottement reprenait aussitôt.

Il lui a fallu encore un bon quart d’heure pour se remettre à bouger normalement, une fois l’eau remplie.

Impressionnant. Heu, quelles séquelles, docteur ?

Heureusement que je n’ai pas fait de carrière médicale ou vétérinaire. Je ne m’en tirerais peut-être pas aussi bien à chaque fois.

Portes ouvertes (ou fermées)

J’étais donc décidée à confier mes poissons pour les vacances, ou à charger quelqu’un de venir les nourrir.

La première voisine, une dame presque âgée et très gentille, n’était pas chez elle.

En face, un couple âgé. Je sonne.

Lui (derrière la porte) : "Y’a quelqu’un qui a sonné"

Remue-ménage à l’intérieur.

Lui (vers la porte) : "C’est qui ?"

Moi (d’une voix claire) : "C’est votre voisine!"

Un temps.

Lui (derrière la porte) : "J’entends rien!!"

Moi (devant la porte) : "’C’est votre voisine du troisième !!"

Remue ménage à l’intérieur.

Lui (derrière la porte, à sa femme) : "Y’a quelqu’un à la porte, mais j’entends rien à c’qui dit"

Un temps.

Je sonne à nouveau.

Lui (derrière la porte) : "C’est qui?"

Moi (devant la porte) : ‘VOTRE VOISINE !!"

Lui  (derrière la porte, résigné et bougon) : "J’entends rien!"

Un temps.

Rien ne se passe.

Personne n’ouvre.

J’ai décidé d’abandonner. C’est officiel, je fais peur aux petits vieux.

La voisine du rez-de-chaussée :

  • m’a ouvert immédiatement,
  • était jeune et souriante,
  • a regretté de ne pas pouvoir prendre les poissons, parce qu’elle a un chat prédateur de poissons rouges,
  • (du coup, on a parlé chats quelques minutes),
  • mais a suggéré de venir les nourrir.
  • a évoqué l’idée de petites boulettes de nourriture pour poissons spéciale, qu’il était un peu tard pour acheter mais qui pouvaient être consommées sur plusieurs jours sans dommage,
  • bref, était adorable.

Une même cage d’escalier, deux mondes différents.

Je lui ai confié mes clés…

Du sang et des carpes

Attention, la lecture de ce billet est déconseillée aux enfants et aux personnes sensibles. Y va y avoir du gore, d’autant que l’auteur aime bien exagérer un peu dans l’espoir de se faire plaindre.

La malédiction qui touche mes poissons rouges se confirme. Sauf que cette fois, c’est moi qu’elle a atteinte.

Souvenez-vous. Un de mes poissons rouges était mort coincé dans mon lavabo (oh pardon les enfants, je veux dire : s’est sauvé et vit maintenant en liberté dans une jolie rivière avec plein de nouveaux copains). Le  deuxième est ne lui a pas survécu longtemps, mais a connu une mort plus classique pour un poisson rouge : le flottage inerte entre deux eaux.

Et voilà qu’en voulant changer l’eau du bocal, l’objet m’a échappé des mains et est shattervenu exploser par terre.

Coup de chance : j’ai été la seule victime de l’accident. Les enfants finissaient de dîner dans une pièce voisine (ce qui fait que tout en essayant de stopper mon hémorragie, lutter contre la perte de conscience et de ramasser les premiers bouts de verre, je devais répondre par des messages d’attente, comme on dit commercialement, à des réclamations de dessert). Le poisson, quant à lui, était déjà en sécurité dans le lavabo.

Moi, je ne sais pas comment j’ai fait mon compte, mais je me suis retrouvée avec un bout de peau de doigt à demi arraché. Au vu de la couleur de la plaie, j’ai d’abord cru qu’un morceau de verre était resté coincé sous la peau, mais ce n’était pas le cas. Par chance, j’avais  à portée de main force comfingerpresses et de quoi faire un pansement rudimentaire. Non sans l’impression fugitive, au choix, d’être en train de faire disparaître les preuves d’un crime atroce. Ou d’être en train d’opérer un truc à moitié mort.

Premier constat: j’ai une chance folle de supporter la vue du sang. Ce n’était vraiment pas le moment de tourner de l’œil, toute seule avec deux enfants de 2 et 4 ans, des morceaux de verre pointus partout, sans compter un poisson en attente dans un lavabo dont la bonde n’est pas complètement étanche.

Deuxième constat : la seule réaction de Raphaël devant la catastrophe a été "Berk, du sang. Attentionnnn Maman, tu en as mis par terre!". Mes enfants n’ont aucune compassion. Maniaque, va ! Commence par aller ranger ta chambre, tu veux ?!

Troisième constat : avoir un doigt invalide, c’est embêtant. Mon addiction à l’ordi (sans parler de ma vie professionnelle) en prennent un coup. Imaginez. A chaque fois que je tente de taper un Z, un S ou un X, ou même un é, je tape une ou deux lettres en plus. J’ai rarement autant utilisé la touche "effacer" de mon clavier.

Quatrième constat : J’ai maintenant trois poissons rouges dans un bocal prévu pour un seul. On va dire que c’est plus convivial ?…

L’herbe y pousse

poissonCette fois-ci, je me l’étais promis, je prendrais soin de lui. Je soignerais son cadre de vie pour qu’il reste avec nous le plus longtemps possible. Je le chouchouterais, le bichonnerais, le nourrirais, pour qu’il ne lui vienne ni idées d’évasion à risque, ni envies d’en finir avec la vie.

Bref, j’ai décidé de racheter des poissons rouges. Et une algue, pour la verdure, le décor et l’oxygénation de l’eau. Accessoirement, la présence d’une algue permet de pallier commodément à quelque oubli de donner de la nourriture aux bestioles : si on ne leur donne pas leurs paillettes, les poissons bouffent la plante, et survivent comme ça. J’appelle ça une précaution gagnant-gagnant. Amen.

Donc trois poissons rouges (pour qu’il n’y ait pas de jaloux, et puis des fois qu’il y en ait encore un qui meure, hein). Une algue touffue. Un joli rocher pour jouer à se glisser dedans. Et on passe à la caisse de l’animalerie, après avoir fait la queue pendant que les enfants s’émerveillaient en circulant entre hamsters, souris, perruches et lapins divers.

Au moment où j’allais partir avec tous mes sacs :

La vendeuse (écartant un doute) : "Au fait, vous savez, hein ? Il faut les acclimater".

Moi (ébranlée mais prête à m’instruire) : "Ah bon, comment ça? "(en fait, c’était peut-être plus proche du "Hein?")

La vendeuse  "Et bien, vous prenez le sac des poissons, vous le laissez une demi-heure sur l’eau de l’aquarium pour que les températures s’harmonisent, et ensuite vous percez le côté du sac pour leur permettre de passer du sac à l’aquarium… vous avez bien un aquarium?"

Moi (pas à l’aise et faisant comme si c’était un peu la même chose) : "Heu… un bocal, oui."

antibocalLa vendeuse (en plein diagnostic) : "Quelle taille?" Moi (me croyant sincère, mais en fait grossissant assez considérablement la réalité)  : "A peu près comme ça"

La vendeuse (péremptoire) : "Il faut à peu près deux litres d’eau pour 1 centimètre de poissons".

Moi (sans voix). "…"

La vendeuse (probablement entre le mépris et la pitié) : "Il va peut-être falloir revoir votre équipement… " En une minute environ, je suis donc passée de "femme qui tient au bien-être de ses compagnons à nageoires" à "folle inconsciente bourreau de poissons". Oui, même en ressortant un autre bocal (plus petit) pour mettre le plus petit poisson, ils manqueront cruellement d’espace.

Depuis, je suis allée voir et là. C’est encore pire : "prévoir un minimum de 60L pour un premier aquarium" (quand ce n’est pas 250L). "Si le poisson est dans un bocal, alors sa croissance s’arrêtera naturellement, mais ceci dans de grandes souffrances…". J’ai eu plusieurs fois des poissons rouges et croyais bien m’en occuper. Enfin, à peu près. Je lis seulement aujourd’hui qu’il faut faire reposer l’eau pendant trois semaines avant de la mettre dans un bocal de poissons. Rapé. Je pense que ma vendeuse a gagné une nouvelle visite de ma part dans les semaines qui viennent.

Sans cage

Il a choisi l’évasion la plus universelle et la plus radicale. Il en avait peut-être assez de vivre enfermé dans cette cellule étroite, même transparente, même ornée d’une algue, même nettoyée régulièrement. Il est parti en laissant son corps derrière lui, pâli et flottant entre deux eaux.

Ou alors, il a trop mangé et il a eu l’indigestion du siècle.

C’est bien la première fois que la mort d’un poisson rouge me fait ce drôle d’effet là. C’est les enfants qui sont plus impressionnables, normalement. Et là, tout ce que Raphaël a trouvé à me dire, c’est : "C’est pas grave ! Il faut qu’on en rachète un autre." Avant, évidemment, de l’oublier purement et simplement.

"Mon poisson rouge ayant appris Que des oiseaux vivaient sans cage S’est dit un beau jour moi aussi Je voudrais voir du paysage Mon bocal est trop petit…"

« Victor, nettoyeur »

rubberballIl semble que la cavale de mon poisson rouge ait tourné court.

Je l’imaginais profitant de sa toute nouvelle liberté, où certes la pureté de l’eau laisserait un peu à désirer, mais où nul bocal n’entraverait ses mouvements et où il ferait des tas de découvertes passionnantes. Ce serait une vie libre et sauvage, telle que le Seigneur l’a souhaitée pour un petit ostéichthyen. Incidemment, je me disais que l’étendue de sa capacité de concentration limiterait l’intérêt de ces expériences, mais il semble que la "mémoire de poisson rouge" de 3 secondes ne soit qu’une légende. Bref, la belle vie.

poisson_route

Hélas, trois fois hélas. Une odeur de poisson pas frais s’est mise à s’échapper du lavabo.

Sans vouloir tirer de conclusions hâtives, je pense que c’est mauvais signe.

Cela pourrait être un début d’indice que le tuyau qui relie le trop-plein à l’évacuation d’eau principale doit en fait se rétrécir avant d’atteindre celle-ci (on ne peut pas le voir de l’extérieur). Donc que la bestiole aurait connu, à peine libre, une mort muette par asphyxie.

Paix à son âme. Et maintenant, je fais quoi pour l’odeur ?

J’ai administré à mon trop-plein un petit gobelet de liquide destiné à "éliminer les résidus et supprimer les mauvaises odeurs" des canalisations. Ca m’a paru tout indiqué. 

Le cadavre du poisson devrait donc sous peu être dissous par  l’acide qui, soit dit en passant, est "à base de produits naturels" et à "95% biodégradable" (je dis ça pour  tenter de rentrer dans les bonnes grâces de mes commentateurs brigittebardotiens,  ce qui au vu des réactions au dernier billet, n’est pas gagné).victornettoyeur

Appelez-moi : Victor, nettoyeur.

Jouer la fille de… l’eau

Et si je vous disais que mon poisson rouge s’est échappé ?

Plus exactement, le plus petit des poissons rouges de mes enfants.

Il a tout simplement profité du moment où je m’apprétais à nettoyer le bocal, maintenant mes deux protégés dans un lavabo plein d’eau fraîche. Très plein d’eau fraîche. Au point d’atteindre le trop-plein. J’ai vu le petit poisson se courber, et hop ! il a disparu, accompagnant le petit filet d’eau qui se déversait vers l’inconnu.

Stupéfaite, j’étais.

Il ne m’a fallu qu’un instant pour décider de démonter le siphon, au cas où le poisson aurait été coincé dedans (comment supporter cette idée?). Dégager fébrilement le placard. Préparer une cuvette. Dévisser. Une vie était en jeu, parbleu!…. mais peine perdue, point de poisson.

Donc, jusqu’à preuve du contraire, il mène, à l’heure qu’il est, une vie de liberté dans les égoûts de ma ville.

Vous croyez qu’il va survivre ?

(Nota : penser à racheter un identique avant le retour de vacances des enfants).