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La fin de l’allaitement long et le délai entre deux tétées

En juillet, je suis partie en vacances pour une grosse semaine, sans les enfants. J’ai oublié mon tire-lait.

D’habitude, quand je pars pour plus de deux jours, je l’emmène. Le but est de tirer un peu de lait, de temps en temps, pour maintenir la lactation. J’ai découvert que la lactation se poursuivait quand je ne tirais rien pendant deux ou trois jours, donc j’en profite pour espacer les séances. C’est vrai, c’est désagréable et contraignant, ce bidule.

Mais oublier le bidule ne pouvait signifier qu’une seule chose : j’étais, inconsciemment, d’accord pour ne plus stimuler ma lactation.

Ça a été une réelle tristesse. Je suis certaine qu’en arrêtant maintenant l’allaitement long, Laura n’en souffrira pas, mais pour moi cette idée que plus jamais je ne la réveillerai en douceur, plus jamais je ne l’apaiserai de cette manière, était un deuil à faire.

Pourtant, au bout de cinq jours, j’ai eu la curiosité de refaire l’essai. J’avais encore du lait.

On me l’a rappelé depuis : plus longtemps on poursuit l’allaitement long, plus on peut le poursuivre ou le reprendre selon les nécessités. Il y a des sociétés où les grand-mères offrent un allaitement « de compassion ». (Non ! Je ne compte pas allaiter mes futurs petits-enfants!).

Je pouvais donc continuer, en fait.

Avec une contrainte en moins, puisque je sais maintenant qu’il suffit de très peu de tétées pour ne pas complètement perdre une lactation « en veilleuse ».

Laura, en me revoyant à la fin de ladite semaine, a très rapidement demandé le sein.

Passage à l’allaitement long : votre boulot et votre tire-lait

Objectif : Tout simplement de maintenir l’allaitement suffisamment longtemps pour passer au mode « allaitement automatique », et aussi se rapprocher le plus possible de l’allaitement maternel exclusif des 6 premiers mois de l’enfant (recommandation de l’OMS)…

Il vous faut :

  • la possibilité de dégager une ou plusieurs pauses d’un quart d’heure au cours de votre journée de  travail (j’ai lu que certaines mères y parvenaient avec une seule pause par jour. Moi, j’en faisais trois : une le matin, une l’après-midi, et une pendant ma pause de midi. Et voilà comment mes enfants n’ont pas eu de biberon de lait de vache au cours de leurs six premiers mois, si l’on exclut les biberons de complément donnés par l’hôpital sans mon consentement) ;
  • un endroit où vous isoler : un bureau vide, par exemple, mais dans un contexte hostile on peut aussi se rabattre sur les toilettes ;
  • l’accès à un frigo, de préférence ;
  • l’accès à un point d’eau (nécessaire pour nettoyer le tire-lait entre deux tirages),
  • de quoi tirer votre lait et transporter des biberons gardés au frais (j’ai trouvé très pratique la mallette d’allaitement Avent, qui comprend même les sachets réfrigérants et qui est plutôt discrète à porter en ville).

maletteEt voilà ! Très simplement, vous emmenez le matin votre tire-lait et vos biberons vides, tout ça stérilisé. Vous prenez votre pause, tirez le lait que vous pouvez, nettoyez votre matériel, mettez les biberons pleins au frigo au fur et à mesure. En pratique, lorsque je tirais mon lait trois fois par jour, je ne le stérilisais que le matin, et ne faisais que le laver (soigneusement) pour les autres tirages du jour. Le soir, vous faites votre petit paquet (biberons plus sachets de froid pour les garder au frais pendant le voyage) et le ramenez chez vous. Vous préparez avec le lait du jour les biberons pour le lendemain (ou le lundi, si on est vendredi soir), et la boucle est bouclée.

Il peut paraître un peu hasardeux de se réussir à tirer du lait alors qu’on est mentalement dans un environnement de travail. Certaines ont besoin de penser à leur bébé ou de regarder une photo de lui pour avoir un peu plus de lait (ça marche!). Moi, il me suffisait de ne penser à rien de spécial, ou de prendre un bouquin pour passer le temps pendant le tirage.

Evidemment, c’est très contraignant (pas mal de vaisselle et de stérilisations, interruptions du travail, nécessité d’avoir un ou deux biberons de lait d’avance au congélateur en cas de baisse temporaire de lactation), mais ça n’a pas besoin de durer éternellement. J’ai été soulagée lorsque j’ai arrêté cette drôle de valse des biberons.

Mais j’ai gardé le tire-lait. Ca sert encore de temps en temps.

Allaitement long : l’allaitement automatique

La seule difficulté pour passer de l’allaitement court à l’allaitement long, c’est la durée.

Un des principes de base quand on allaite, c’est que la lactation est entretenue par la tétée du bébé. En cas de baisse de lactation, la première chose à faire est de faire téter davantage le bébé. Si il a une poussée de croissance et se met à téter plus souvent, il faut le laisser faire : au bout de peu de temps, votre production de lait s’adapte à sa demande et vous n’avez plus l’impression d’avoir les seins constamment vidés (impression fausse. Les seins produisent du lait en permanence).

Si vous allaitez à la demande les premiers temps, la production de lait est auto-entretenue. Mais si vous ralentissez le rythme des tétées, vous aurez automatiquement moins de lait.

Les premiers mois, une jeune mère ressent plusieurs fois par jour un « besoin » d’allaiter : les seins se tendent comme s’ils allaient exploser, parfois même le lait commence à couler tout seul, bref, le corps vous fait clairement comprendre que c’est l’heure du repas de votre bébé ; si vous tentez d’allaiter ou de tirer votre lait en dehors de ces « montées« , le lait risque d’être plus long à venir.. D’ailleurs, il y a souvent une sorte de coïncidence entre la faim du bébé et les montées de lait de la mère. Combien de fois je me suis réveillée au milieu de la nuit en en sentant une (Une montée de lait. What else, voyons!…), pour entendre moins de trente secondes plus tard les pleurs du bébé ?

Le corps des mères allaitantes au long cours est ainsi fait que nous n’avons plus de « montées de lait » depuis bien longtemps. près le passage à « l’allaitement automatique », la venue du lait se fait au contraire à la demande, lorsqu’un enfant vient téter.

Parallèlement, une fois passée à l’allaitement automatique, vous n’êtes plus non plus obligée d’allaiter aussi souvent. Une tétée (ou tirage de lait à l’aide d’un tire-lait) par jour suffit amplement pour continuer à avoir du lait.

C’est donc au cours des quatre premiers mois (environ) qu’il faut veiller à entretenir la lactation même si vous n’êtes pas auprès de votre bébé à ce moment là (si vous avez eu la folle idée de reprendre le travail, par exemple). Donc, il faut tirer votre lait au cours de la journée.

Je vous en parle bientôt dans le détail.

Allaitement : l’arsenal anti-baisse de lactation

Je n’a pas encore parlé des moyens d’avoir une lactation suffisante quand on allaite. Pourtant, si j’en crois des recherches par mot-clés qui aboutissent sur ces pages, c’est un souci assez répandu.

pns_legumeIl faut savoir que la plupart des femmes ont assez de lait pour nourrir un enfant, voire deux si nécessaire (oui, dans notre espèce, nous avons parfois des jumeaux). Le mécanisme principal qui déclenche et poursuit la lacatation, c’est la tétée. D’où l’intérêt d’allaiter à la demande, même peu à la fois, pour avoir une lactation appropriée aux besoins du bébé.

Il faut aussi boire abondamment et se nourrir suffisamment. Et se reposer autant que possible.

Dans la plupart des cas, cela suffit.  Même dans les périodes de croissance de l’enfant (ces périodes où il se met à boire plus que d’habitude et où on a l’impression de n’avoir plus de lait du tout dans les seins. Faux, on est juste en train de s’adapter).pns_eau

Ensuite, il y a tout un arsenal de moyens à utiliser en cas de baisse de lactation momentanée. Ben oui, on peut être stressée ou fatiguée, et avoir un peu moins de lait. Pour un temps.

En vrac, et selon vos préférences :

  • le Galactogyl : je l’ai trouvé redoutablement efficace pour un coup de pouce à court terme. Mais attention, c’est sucré.
  • Les traitements homéopathiques que l’on m’a conseillés (je n’y connais rien en homéopathie) : d’une part le lac defloratum 5ch, : 3 granules matin, midi et soir ;d’autre part, un traitement de 4 médicaments indiqués comme traitement homéo pour baisse de lactation « pour fatigue et contrariété » : 2 granules de chaque matin, midi et soir : Calcarea Carbonica os, Phosphoricum Acidum, Causticum, et Lachesis Mutus.
  • Les tisanes : fenouil notamment. Mais on m’a aussi conseillé une « recette » que je n’ai jamais testée et qui est la suivante :Semence d’angelique 5% Anis vert 25 % Carvis 15 % Fenouil 15 % Galega 20 % Houblon cone 10 % Laurier blanc (soit ortie blanche) 10%

    Une pincée pour 1 l d’eau. Laisser bouillir 3 min.

  • Les gélules : Levure de bière, Fenugrec, fenouil

A noter que tous les moyens ne semblent pas avoir le même effet sur toutes les femmes. Peut-être vous faudra t’il en essayer plusieurs avant de trouver celui qui fonctionne pour vous.

baby_bottleIl semble que certains practiciens français, mal informés, aient tendance à conseiller soit des biberons de complément en cas de baisse de lactation (ce qui, encore une fois, a pour effet un cercle vicieux : l’enfant qui a moins faim tètera moins, et donc la lactation sera moins stimulée, donc on aura besoin de plus de biberons de complément, etc), soit l’arrêt complet de l’allaitement.

C’est vraiment dommage, puisque les accidents de parcours de ce type peuvent être réversibles et l’allaitement, se poursuivre sans souci particulier même si au début, ou pendant un temps, la mère ne semble pas avoir assez de lait.

marie_thirion2Selon Marie Thirion, aux endroits où l’allaitement est la norme, seules trois femmes sur mille n’ont pas suffisamment de lait. En France, le taux de femmes qui cessent d’allaiter pour ce motif (… à tort ou à raison…) est bien plus important. J’ai en mémoire au moins dix fois plus.

Et vous, avez-vous d’autres « trucs » à conseiller ?