Du soleil au coeur

Il y a des jours où l’ambiance dans le bureau que nous partageons est nettement meilleure qu’avant. Ce jour là, Psyko n’était pas là  ; Djeunette et moi étions d’humeur particulièrement enjouée.

Ça  n’a pas plu à Binômette.

Binômette : « Vous savez, il y a des gens, comment c’est, là, les superstitieux,….. ils pensent que c’est mauvais de trop rire. On meurt plus vite. »

Djeunette et moi, on l’a regardée sans comprendre.

Binômette : « Il y a des gens qui pensent que si on rit trop, et bien on attire les mauvais esprits sur soi ».

On s’est regardées.

Binômette : « ….C’est des croyances, hein »

On s’est mises à rire un peu bêtement. Pour ma défense, on était déjà en train de plaisanter avant, donc le fou rire n’était pas loin. Alors Binômette s’est vexée :

Binômette : « Ça attire les mauvais esprits autour de soi. C’est des croyances. Il n’y a pas que des bêtises là dedans, hein.… Les esprits rationnels disent que ce sont des hasards…, mais c’est prouvé. C’est une question de foi. C’est prouvé. »

C’est logique. Si c’est une question de foi, c’est forcément prouvé d’avance. Comment on dit déjà? « Biais de confirmation » ?Au fait, je ne suis pas docteur en théologie, mais l’islam, ça parle de mauvais esprits ??

« Mais… c’est plutôt le contraire, non? » ai-je suggéré. Bon, je n’avais pas de données chiffrées sous la main, mais j’étais certaine que si je googélisais quelque chose comme « Rire et espérance de vie« , j’aurais du mal à trouver une étude scientifique démontrant, de manière objective et chiffrée, avec un test en double aveugle, que les gens qui font un peu trop les malins ont tendance à expirer prématurément dans des conditions encore inexpliquées. J’avais plutôt à l’esprit des vagues souvenirs où rire avait plutôt un effet positif sur la santé.

Et ces clowns à l’hôpital, par exemple ?  Des assassins en puissance ? Faire rappliquer les mauvais esprits auprès de petits nenfants malades ? Ce serait horrible. Il faut faire quelque chose !

En tout cas, elle a réussi son coup, Binômette. Grâce à elle, Djeunette et moi avons encore couru un peu plus vite au trépas, grâce à elle.

La vérité est ailleurs.