A la sieste comme à la sieste

Comment réagiriez-vous si vous trouviez une collègue effondrée par terre ? Qui se relèverait un peu groggy sans explication valable ? Vous hésiteriez (Malaise ? Cuite? Overdose?).

C’est ce qui a failli m’arriver l’autre jour.

J’avais juste mal dormi la nuit précédente.

Vous faites quoi, vous, en cas de coup de barre de début d’après-midi ?

Vous savez, ce moment où, la digestion aidant, vous vous sentez un peu ralenti. Pour peu que vous manquiez un peu de sommeil, il vous vient une envie irrésistible de vous laisser plonger dans une torpeur bienfaisante mais totalement incompatible avec votre sacro-sainte productivité (ou vos objectifs trimestriels, si vous en avez).

Il y a le grand classique, le café (ou le thé, ou le coca). Cela vous donne un coup de fouet, cela dure un certain temps, et en plus, c’est bon. Si en plus, votre employeur a la délicatesse de vous mettre tout le nécessaire à disposition, vous pouvez en plus en reprendre régulièrement pour maintenir l’effet revigorant. Oui, mais si vous ne le faites pas, une fois l’effet dissipé, vous avez droit à un deuxième coup de barre : vous replongez plus profondément encore dans les miasmes de votre fatigue.

Moi, je suis une inconditionnelle des mini-siestes. Céder à un demi-sommeil, fût-ce une dizaine de minutes (vingt, c’est encore mieux), ça a l’avantage de recharger vos batteries pour de vrai, au lieu de vous en donner une illusion fugace.

Seulement, rares sont les bureaux équipés de salles de sieste. C’est bien fâcheux.

Je ne suis même pas dans un bureau peu fréquenté où je pourrais incliner mon fauteuil quelques minutes en fin de pause déjeuner pour somnoler. Non, non, là, on est en plein open space. Si je ferme les yeux, c’est en public, et donc pas forcément en pleine sérénité.

Le seul endroit où on est vraiment tranquille, c’est….

A la guerre comme à la guerre, effondrée le long du mur des toilettes.

J’ai dû réellement dormir quelques minutes. J’ai même dû rêver.  Et puis je me suis relevée.

Je me suis aperçue en sortant que j’avais oublié de fermer la porte à clé. Autrement dit, n’importe quel collègue aurait pu avoir la surprise de me trouver affalée par terre dans les toilettes. On aurait cru au malaise. On aurait peut-être appelé les pompiers malgré mes protestations (« Mais nan, je vais bien, je vous promets. Non, pas d’alcootest, je n’ai bu que du Taillefine Fizz ce midi, c’est juré!« ). Aurais-je seulement osé avouer la vérité ?…

Si ça se trouve, j’ai raté l’occasion d’être arrêtée pour maladie quelques jours ?…..

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