Archive for the ‘Allaitement long’ Category

Allaitement au long cours, le pourquoi (niveau 2 : les raisons égoïstes)

Pour expliquer le pourquoi de l’allaitement long, j’ai commencé à mettre en avant le plus évident : les bienfaits pour le bébé.

Mais il y a aussi des bienfaits pour les mamans.

  • Déjà, d’un point de vue purement physique, le fait d’allaiter les premières semaines provoque des contractions utérines qui aident l’utérus à reprendre sa taille normale.
  • Ca coûte nettement moins cher,
  • Ca donne nettement moins de boulot : rien à stériliser, rien à chauffer à bonne température, rien à nettoyer, pas de barda de biberons à emporter quand on sort… Lorsque l’enfant boit la nuit, on peut même aussi se permettre une petite somnolence pour récupérer un peu (alors que cette petite facétie serait très dangereuse avec un biberon).
  • Ca aide à perdre les kilos de grossesse en douceur et sans aucun effort. Enfin, apparemment, ça varie d’une femme à l’autre, mais moi j’ai fondu tout en mangeant toutes les pâtisseries que je voulais. Epoque bénie.
  • Comme le bébé est moins souvent malade, on a moins de soucis de garde.
  • Ca apporte de merveilleux moments de calme. Je ne compte pas le nombre de fois où au lieu de me coltiner un bébé braillard, malade, fatigué, aux dents naissantes etc, etc…. j’avais à portée de main, pour ainsi dire, un remède quasi-miraculeux pour l’apaiser. Je ne compte plus le nombre de fois où mes enfants, malades comme des bêtes, ne buvaient ni ne mangeaient rien, hormis le lait maternel. C’est toujours rassurant de savoir qu’ils ont quand même "quelque chose dans le ventre"
  • En plus, on est plus sereine : le simple fait d’allaiter diffuse dans notre corps de précieuses bouffées de prolactine, très apaisante.
  • Il semble qu’il y ait un effet préventif contre l’hypertension et le cholestérol, pour la mère. Plus une diminution du risque de cancer du sein et des ovaires.
  • Cerise sur le gâteau (si j’ose dire) : lorsque vous changez votre bébé, ses selles sentent bon. Enfin, du moins, bien moins mauvais que le caca normal.

Evidemment qu’il y a des contraintes, notamment le fait qu’on ne peut pas confier son enfant très longtemps (ou alors il faut avoir un tire-lait et une organisation en béton). Evidemment qu’au début, c’est dur, assez douloureux même au tout début. Mais pour moi, pour tous ces avantages, le jeu en valait la chandelle.

Voilà pour les raisons égoïstes, donc.

Attention, il y a un niveau 3 dans mes "pourquoi"…. A votre avis, où est-ce que je veux en venir ?

Allaitement au long cours, le pourquoi (niveau 1 : les raisons altruistes)

Je récidive…. pardon à vous les nullipares, on va encore être très loin de vos préoccupations.

On va commencer par le plus facile, le plus évident, le plus couramment admis. Les portes ouvertes qu’on va enfoncer, les arguments qu’on lit partout.

Pour un tout petit bébé, les avantages du lait maternel sont très nombreux. Certes, aucun enfant ne souffrira d’être nourri au lait industriel, mais le lait maternel est par bien des aspects adapté à notre espèce et au début du développement du petit enfant. Par exemple (dites moi si je me trompe) :

  • Le lait maternel est particulièrement digeste, bien plus que le lait industriel : il se digère très vite, et ne risque pas de rendre l’enfant obèse. C’est au contraire un facteur de non-obésité de l’enfant.
  • Pas, ou très peu, d’aérophagie quand un enfant tète. Evidemment, ça veut dire qu’il n’y a pas le rituel du "petit rototo" après une tétée. Il va falloir s’y habituer.
  • Le lait est stérile (sauf dans certains cas très rares), sain, à la bonne température, et en général en quantité qui s’adapte directement aux besoins de l’enfant (sinon, on peut aussi intervenir, mais c’est une autre histoire).
  • son pH fait en sorte de zigouiller la plupart des méchantes bactéries qui veulent du mal aux intestins de l’enfant, et d’encourager le développement de celles qui sont désireuses de protéger le même petit intestin. Résultat : moins de gastros.
  • Pour peu que vous et votre bébé attrapiez la même crève, de petits anticorps, ainsi que des cellules stimulant l’immunité, vont se glisser dans votre lait pour éviter à votre bébé d’en souffrir trop gravement. Testé, approuvé et vérifié.
  • Les protéines de lait de femme, contrairement aux protéines de lait de vache, ne représentent pas de risque d’allergie pour un bébé. Au contraire, le lait maternel a des propriétés antiallergiques,
  • la composition du lait varie au fur et à mesure de la tétée : il devient plus nourrissant et plus gras en fin de tétée. Ainsi, un enfant qui a juste soif est désaltéré en début de tétée, alors que celui qui a faim tétera un peu plus longtemps pour être rassasié.
  • Plusieurs effets du lait maternel sont supposés, mais pas toujours prouvés : amélioration de l’acuité visuelle, meilleur développement cérébral, action antitumorale, meilleur développemetn psychomoteur…
  • j’en oublie sûrement plein. Plein.Et d’autres que moi en parlent très bien.

Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne suis pas une fanatique non plus. Je sais bien qu’un enfant ne se portera pas mal d’avoir été nourri au lait industriel, et je suis persuadée qu’une femme dont ce n’est pas "le truc" a tout intérêt à suivre son instinct si elle préfère donner des bib’s. 

Simplement, il y a des raisons objectives, pratiques, pour le faire, des "pour" objectifs à mettre en avant si on hésite sur la décision à prendre pour un nouveau-né.

C’est moins vrai pour la suite et c’est là que ça se complique….

(à suivre!)

Silicone bébé

Avertissement : le contenu de ce billet est susceptible de troubler la sensibilité de certains.

Pardon d’avance donc aux nullipares (que, à moins d’avoir des projets familiaux imminents, seront aussi intéressés par ce billet qu’un cul-de jatte par le passionnant débat "randonnée : faut-il marcher avec un bâton, deux, ou pas du tout ?") et aux conseillers de tous poil ayant une dent contre l’allaitement long, puisqu’il faut l’appeler par son nom. Je risque de vous ennuyer mortellement, revenez donc pour le prochain billet.

Je reviendrai peut-être un jour sur le pourquoi (pour moi) et le comment (le côté pratique) de l’alllaitement au long cours. Toujours est-il qu’après avoir allaité, co-allaité, et même fait des dons de lait à un lactarium, je reste sur mon projet d’allaiter Laura jusqu’à ses deux ans (mais non… pas exclusivement… elle mange des tas d’autres choses, comme tout le monde!).

Ce projet là risque d’être fâcheusement compromis par le fait que je viens d’être séparée de Laura pour les vacances, sans savoir si je vais la revoir avant la rentrée. Car en un mot, le seul impératif pour poursuivre la lactation, c’est… de poursuivre les tétées. Oui, mais me direz-vous, comment poursuivre les tétées s’il n’y a pas de bébé ?

Mais est-il acceptable qu’un détail aussi accessoire que l’absence de bébé, vienne contrecarrer mes projets ?  (Oui, je sais, je peux être assez têtue parfois).

J’ai donc ressorti mon vieil ami le tire-lait. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une petite pompe qui permet d’imiter plus ou moins fidèlement la succion du bébé afin de simuler une tétée. Seulement, voilà, ce n’est pas si simple… car ça a beau ressembler, ça n’a pas la même efficacité que l’original.

La première fois, il m’a fallu une bonne vingtaine de minutes pour amorcer le processus. Pomper, sans que rien ne vienne, encore et encore, le temps que le corps reconnaisse le bébé silicone et réagisse en conséquence. Dix ou quinze minutes plus tard, j’avais "prélevé" 60 mL. Si je compare avec les premiers mois, avec son bon 180 mL, plusieurs fois par jour, c’est peu. (Hé oui.. un des avantages -si on veut- de ce bidule, c’est qu’on peut mesurer, compter, statistiquer, voire psychoter, pour peu qu’on soit une maman débutante pas sûre d’elle).

Ca ne fait rien. Je tente le pari. Une fois par jour. Trois semaines.

On verra bien si ça marche.