Archive for mai 23rd, 2008

Tempête dans un verre à dents

Que faire quand on vous pique votre brosse à dents ? Réagir ou se taire ?

Relever l’affront ou laisser courir ?

hippoRéagir,  c’était peut-être faire une montagne de pas grand-chose, et accessoirement risquer un certain ridicule. Parce que en vrai, qui n’a pas plus ou moins fortuitement échangé des gouttelettes de salive avec autrui, sans lui demander de certificat médical préalable et sans en mourir pour autant ? Certes, ce n’est pas indiqué en cas d’épidémie de tuberculose, mais enfin, je ne connais pas de cas dans mon entourage immédiat. Le principal, avec une baby-sitter (surtout une qui n’intervient qu’exceptionnellement), c’est que les enfants soient bien avec elle, pas que toutes les maniaqueries de la maîtresse de maison soient respectées à la lettre.

Oui, mais se taire, c’était encaisser une très mauvaise surprise, c’était laisser dans l’ombre quelque chose qui me mettait mal à l’aise.

Il y asdb quelques temps, je me suis aperçue par hasard que Emerence, au moment d’emmener Raphaël à l’école, récupérait au passage une autre petite fille. Oui, alors que je la payais pour s’occuper de mon fils. Cela ne m’a pas dérangée qu’elle continue (après tout, je ne pense pas que cela change grand-chose pour lui) mais ma confiance en elle a été définitivement ébranlée par le fait qu’elle n’a pas jugé utile de m’en parler. Quand on ne parle pas d’une chose importante, de combien de choses moins importantes ne parle t’on pas ? Je n’avais pas saisi l’occasion, à l’époque, de lui poser au moins la question, et je le regrette.

Alors, j’ai composé le numéro d’Honorine.

Au début, Honorine a cru qu’il y avait un problème sur la brosse que Raphaël utilisait. Elle m’a expliqué laquelle il prenait. Quand je lui ai expliqué plus précisément mon souci, elle a ri.

En réalité, Raphaël avait légèrement déformé les faits. C’est lui-même, le traître, le charmeur, qui avait proposé ma brosse à dents à Honorine, et elle qui a mis les choses au point : non, ça ne se prête pas, oui, je me suis déjà préparée chez moi avant de venir.

Parfois, la vérité qui sort de la bouche des enfants, c’est leur vérité.