Archive for juillet 11th, 2007

Même pas mal!

Il y a d’abord le choc. Bizarrement, on ne sent rien sur le coup.

On se dit que c’est mieux comme ça.

On poursuit sa vie, plutôt guillerette et épanouie. Dans un coin de votre conscience, il y a comme une ombre, quelque chose que votre inconscient vous cache et où vous n’avez pas envie d’aller coller le nez. Was ich nicht weiss, macht mich nicht heiss : ce que je ne sais pas ne me fait ni chaud ni froid. Vous êtes reconnaissant à votre esprit de vous cacher maladroitement ce cadavre dans le placard.

Un jour, vous essayez d’y mettre le nez, pour voir. Et vous ne ressentez rien, vous êtes toujours anesthésiée. On dirait que votre esprit a pris le soin de briser toutes les synapses qui reliaient votre histoire à un souvenir, qu’il soit douloureux ou agréable. Vous avez perdu votre souffrance mais aussi les souvenirs que gardaient vos sens. Ce prénom qui évoquait auparavant un monde de sentiments, vous vient encore à la bouche mais n’est plus qu’une coquille vide.

Et puis au bout d’un moment, quelque chose revient. De la tristesse. Vous ne savez pas très bien pourquoi (enfin si, vous savez, au final, mais vous ne voyez pas le rapport, et encore moins pourquoi maintenant). Une lassitude. Votre corps au réveil est comme un sac de clous, les plaisirs de tous les jours ont un peu moins de goût, vous vous débattez en vous disant que vous allez vous relever de toute façon, que ce creux de la vague n’a qu’un temps.

Au final, vous y passerez quand même, par une période de blues.

Encore un peu de temps et vous vous rendrez compte que ça fait longtemps que vous ne vous êtes plus posé de questions sur cette histoire injuste. Vous lâcherez prise sur tout ce qui n’est pas les bons moments, ceux que vous garderez comme un album de photos presque oubliées de ces moments qui vous appartiendront pour toujours, et dont vous sourirez en les regardant.