Malins & Madrés

Vous avez déjà remarqué comme ça peut être roublard, une mère? 

On est prêtes aux pires bluffs ("Ah, tu ne veux pas mettre tes chaussures ? Quel dommage, je ne vais pas pouvoir t’emmener en promenade"), aux manoeuvres les plus tordues (Au téléphone avec son père, proférer des énormités sur votre fils pour que, n’y tenant plus, il vienne rétablir la vérité alors qu’au départ, il ne voulait pas prendre l’appareil). Bien sûr, il y a même les mensonges éhontés qu’on raconte (la petite souris, le Père Noël, les cloches de Pâques…). Bref, tout est bon pour ne pas devoir tout le temps faire la police.

Pour notre défense, ça vient bien de quelque part, ces comportements. On en a nous aussi été victimes étant enfant.

smartiesTout cela pour vous dire que ma propre mère, au bout de trente ans de silence, m’a avoué la vérité. Les médicaments de couleur qui guérissaient quasiment tous les maux, du bobo au genou au mal au ventre en passant par l’insomnie, ce n’étaient pas des médicaments, mais des Smarties.

J’aurais pu éprouver une profonde déception d’avoir été ainsi abusée, mais non.

Trouvant l’idée excellente, j’ai concocté mon propre placebo (des Emenèmsse, pour rester dans la tradition), et les ai transvasés dans un ancien flacon de médicaments qui m’a paru susceptible de faire l’affaire. Enfin, j’avais moi aussi ma panacée pour les vrais-faux petits maux. Enfin, j’allais pouvoir éviter de les faire s’empiffrer de paracétamol goût caramel (les parents comprendront la référence) en cas de doute.

Sauf que les enfants de maintenant sont perspicaces.

Ma première tentative d’expérimentation du flacon magique a eu lieu à l’occasion d’un mal au ventre de Laura.  J’ai pris la mine compassée qui s’imposait et proposé un médicament pour qu’elle aille mieux. Et hop, un petit cachet coloré.medocouleur

Résultat : 1) Elle a effectivement oublié son mal de ventre instantanément, mais

2) Une étincelle nouvelle dans le regard, elle a aussitôt dit  "Moi veux un aut" bobon !"

Evidemment, je me suis entêtée dans mon mensonge. Ah ah ah, mais non, voyons, ce n’était pas un bonbon, mais un médicament.

Elle a aussitôt fait valoir qu’elle éprouvait de vives douleurs au niveau du ventre et qu’il lui fallait un autre médicament.

J’ai de mon côté soutenu mordicus qu’il ne fallait pas prendre de seconde dose de médicament avant de savoir si cela faisait effet.

Quelque chose me dit qu’il va y avoir des effets pervers de ce truc. Et, rétrospectivement, que j’ai dû m’inventer quelques maux de ventre étant petite. A madrée, madrée et demi.

1 Comment

  1. K Says:

    J’ai remplacé le doliprane avec de l’eau à la fleur d’oranger et du sucre. Ben ce jour là, ça n’a pas marché !

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