Archive for juin 2nd, 2008

A moitié vide

« Hou, hou ? Mais ils sont où les gens ? Snif, snif, plus personne ne s’intéresse à ce que j’écris, puisque c’est comme ça, je n’ai plus qu’à fermer le blog, na ! »

C’est en substance ce que nous dit Natacha. Oui mais là, Natacha, tu deviens vexante.

Là où le bât blesse, c’est qu’avec un nombre de visiteurs et de pages vues par jour comparable à peu près comparable un peu amplement supérieur au mien, pour lequel je tuerais père et mère, Natacha s’estime déçue et délaissée.

Tout cela ramène à la question toute simple : pourquoi écrit-on ?

Et pourquoi je continue ce blog, moi, alors que presque personne ne vient me lire et qu’un commentaire d’une demi-ligne, suffit à ensoleiller ma journée ?

Moi qui n’ai pas, comme Tom et Jerry, l’ambition de refaire le monde (ou alors, juste des retouches)?

Moi dont une grande partie des lecteurs s’égare sur mes pages après une recherche passablement inavouable (dont je vous épargne les détails) sur un moteur quelconque ?

Moi ai cru crever de pâmoison le jour où un billet a déclenché un interminable débat de onze commentaires ?

Moi qui n ‘ai jamais eu cette consécration de voir un troll essayer de semer la zizanie parmi mes lecteurs ?

L’appât de la gloire, de l’argent et des mecs faciles ? Nan. Là, à moins d’avoir un destin exceptionnel en écriture, on fait franchement fausse route.

Tout dépend, c’est selon, et inversement.biblioth_que Je suis convaincue que lorsqu’il s’agit d’écrire, on a toujours une foule de concurrents/collègues bourrés de talent et d’idées intéressantes. Même celui qui consacre des années de sa vie, son talent, ses larmes, sa sueur et ses nuits, à écrire un roman d’encre et de papier capable de captiver les foules, n’aura au final écrit qu’un livre de plus, et n’est qu’à la moitié du chemin pour se trouver un public, pour se faire sa place.

Pour un blog, c’est encore pire. Donc soit on écrit essentiellement pour le plaisir d’écrire -ou le besoin-, et le public en adoration n’est que la cerise sur le gâteau ;

…soit on écrit essentiellement pour son public, et alors il faut se creuser la tête en permanence pour trouver les moyens de le garder. On trouve une idée géniale, ou un thème très fédérateur (il paraît qu’on gagne plein de lecteurs en classant son blog sous une rubrique du genre « textes érotiques interdits au moins de 18 ans »). On fait des textes courts si les lecteurs n’ont pas beaucoup de temps à vous consacrer. On se décarcasse pour bien se faire référencer. Et caetera.

Quand on sait pourquoi on écrit, on sait pour quelles raison on arrête d’écrire. Ou non.