Archive for décembre 11th, 2007

Vol de nuits

Elle m’appelle, elle pleure, mais c’est trop tard. Une heure qu’elle me tient éveillée, une heure qu’elle me sollicite, et je n’en peux plus, je sais que j’ai atteint une limite, que le sommeil me manque trop pour que je soie disponible. Je me suis occupée d’elle, longuement. Je lui ai demandé de dormir, je lui ai demandé de se calmer, et comme elle ne le faisait pas, je l’ai remise dans son lit pour mon dernier quart d’heure avant la sonnerie du réveil. Evidemment, elle n’est pas d’accord. Tant pis, elle se calmera. Raphaël aussi a interrompu ma nuit tout à l’heure, un pipi au lit a nécessité un changement de draps, mais lui s’est rendormi rapidement. J’ai craqué, pour quelques minutes de tranquillité, mais je sais que je ne me rendormirai plus.

Mes nuits sont à nouveau hachées menu en ce moment. Ecourtées par la nécessité de se lever à temps pour préparer tout le monde, par mon besoin de prendre un peu de temps pour moi au bout de ma journée avant de récupérer un peu de sommeil. Rendues difficiles par cette crève qui nous fatigue tous les trois.

Mais que c’est dur de se relever encore quand on n’a qu’une envie, c’est de sombrer à nouveau ! S’arracher au lit. Aller le voir. Il dit qu’il tousse. Aller chercher la bouteille de sirop, verser le sirop dans la pipette, la lui présenter, pour s’entendre dire : "Laisse-moi tranquille!". Il veut dormir aussi. Le monstre. Remettre le sirop dans le flacon. Remettre le flacon dans l’armoire à pharmacie. Retourner sous la couette. Jusqu’au prochain réveil.

J’ai constamment l’impression d’avoir besoin d’un équilibre plus stable, de vivre un peu moins sur une corde raide. Je n’y arrive pas. Je ne suis plus à la hauteur de cette vie. Je voudrais savoir mener tout ça de front mais on dirait que je ne suis pas tout à fait taillée pour. Je ne sais pas assez m’organiser, et j’ai trop besoin de temps pour moi, pour trouver sans peine cet équilibre là. Ca ne colle pas, je le sens bien. 

Et pourtant c’est moi qui l’ai choisie, cette vie là, et je ne voudrais pas y renoncer.  Vivre avec Lex ? C’était encore plus fatigant puisque je n’avais pas, ou presque pas, de plages de liberté.  Ne plus vivre avec mes enfants ? Ce serait impensable, évidemment. Et rien de tout cela ne me fait regretter d’en avoir eu. Pas d’autre option que de continuer. Un jour après l’autre.