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 » ‘Vaut mieux entendre ça qu’être sourd »

Le silence est presque absolu. Les murs sont insonorisés. Je ne suis pas seule : à côté de moi, un homme au commandes d’une petite merveille de technologie. J’ai le casque sur la tête. J’écoute attentivement.

– Biiiiiiip biiiiiiip biiiiiporeille – J’entends.

Un temps.

Biiiiiip biiiiip biiiip – J’entends à droite.

Puis plus rien. Certainement il y a un son, que mon oreille n’est pas ou plus capable d’entendre. Puis un autre son, très grave celui-là.

etc, etc.

Si je suis là, à écouter les bruits quasi imperceptibles de l’audiomètre, c’est parce que j’ai décidé de faire un bilan d’audition, à cause d’une gêne que je ressens à entendre certains bruits. Ce n’est pas que je n’entends plus, c’est que j’entends -parfois- trop fort. Imaginez une fin de journée où lorsqu’une collègue vous parle, c’est aussi pénible que si elle hurlait, où lorsqu’on ferme une porte ou un placard, vous avez l’impression que le bruit fait écho dans votre boîte crânienne ? Et bien c’est moi, les jours de grosse fatigue. (Comment dites-vous? …Oui, bien sûr, à jeun). C’est étrange tout de même. On a beau savoir que nos sens ne nous rendent pas compte de toutes les fréquences sonores ou lumineuses, c’est autre chose de toucher du doigt (pour ainsi dire) le fait que quelque chose existe et qu’on ne l’entend pas, que l’outil qui me sert à entendre n’est pas assez performant pour entendre tout ce qui existe. Il suffit d’un tout petit décalage de fréquence ou de volume, et un son n’existe pas pour moi.

Le résultat est tombé : J’ai une excellente audition. Je m’en sors avec une ordonnance de magnésium. Vous le saviez, vous, qu’on peut soigner les oreilles avec du magnésium?…….

Sensible

Aïe ! Non, ça ne va pas.. L’objet, même humide, est trop rigide, mes muqueuses trop sensibles. Ça a marché du premier coup de l’autre côté, mais là, c’est trop épais, trop douloureux. Et puis, il faut toujours prendre ses précautions quand on manipule un corps étranger autour de ces zones fragiles. Une irritation est vite arrivée. En lubrifiant un peu peut-être ? Quelques gouttes de liquide clair coulent sur la rondeur de l’objet en plastique.regarddecanard

Et je réessaye, écartant doucement du bout des doigts les bordures de chair délicates pour introduire le plastique bleu. Aïe ! Ca pique, ça irrite. Nouvel échec.

Il faudra forcément que j’y arrive. Je ne peux pas partir bosser sans. Peut-être une question de propreté ? Une poussière invisible qui se serait collée sur le plastique ? Je recommence le nettoyage déjà effectué hier. Frotte, frotte. Rince, rince.

Cette fois, ça marche : Victoire ! j’ai réussi à mettre mes lentilles de contact. Je ne dois pas avoir un regard très frais, mon eyeliner a dû un peu couler, je larmoie un peu, mais c’est fait.

Je n’avais pas le choix : j’ai cassé mes lunettes en jouant avec Laura.

La carte Mère

Je suis une sous-douée de l’alterperception. Cela joue des tours parfois.

L’autre soir, j’ai retrouvé par hasard ma mère et ma cousine au cinéma.  J’étais en train de voguer vers ma place, tout en me demandant vaguement si elles ne pouvaient pas avoir eu envie de voir le même film, et sans m’apercevoir que j’étais sur le point de m’asseoir juste devant elles…!

L’ennui, c’était que j’étais accompagnée d’un charmant garçon qu’elles ne connaissaient pas. Pour être plus précise, dans ma liste des choses à faire en priorité, la présentation officielle aux parents se trouvait à peu près entre les numéros 107 581 : "M’inscrire à un stage intensif de saut à l’élastique et de gastronomie esquimau" et 107 583 : "Apprendre trois nouvelles langues : l’Ainu, le Bikya, et l’Eyak"(*)

Gri-llée !….

Parce que le garçon est charmant, il a salué ma mère est ma cousine.

Parce que 107 582, ça fait quand même beaucoup, il s’est aussitôt assis à sa place.

Pour la même raison, je n’ai présenté personne à personne, ce qui est extrêmement impoli.

Parce que le contraire aurait été encore plus impoli, nous n’avons pas changé de place.

Parce que ma mère n’est pas bête, elle a quasiment tout deviné de la situation, l’a trouvée fort divertissante, et est partie sans demander son reste à la fin du film.

Parce que je lui devais tout de même quelques remerciements, excuses et explications, je lui ai téléphoné deux jours après.

Ce qui est amcourrierducoeurusant, c’est qu’elle s’est mise à me donner des conseils.

Que c’était une très bonne chose, à ce stade de ma vie, que je puisse avoir des amourettes qui ne durent pas. Que je devais faire attention à qui je fréquentais. A qui j’emmenais chez moi. Que je devais éviter de faire venir quelqu’un quand mes enfants étaient là. Ce genre de choses.

Je ne connais pas la vie sentimentale de ma mère, hormis le fait qu’elle s’est mariée avec mon père et qu’elle n’en a jamais divorcé. Il y a certainement des pans entiers de sa vie personnelle que je ne connais pas, et que je n’ai d’ailleurs nul besoin de connaître. C’est sûrement un peu prétentieux, mais j’ai tout de même l’impression d’avoir plus d’expérience qu’elle de ce côté là. J’ai vécu avec plusieurs hommes, j’ai aussi sûrement fait plus d’erreurs qu’elle. Bref, elle est sans doute incollable sur la vie de femme mariée, mais la vie de femme séparée qui peut avoir des "amourettes", elle peut en avoir entendu parler, en avoir discuté avec ses copines, mais ne l’a jamais vécue.

Bizarrement, elle ne m’a jamais donné de conseils lorsque j’étais adolescente ou jeune adulte (là, j’en aurais eu sérieusement besoin), et là, ils sont devenus inutiles. Ces conseils auraient pu être agaçants, mais je les ai plutôt trouvés mignons. Je l’ai rassurée quand j’ai pu.

Un peu comme si je lui faisais la leçon sur l’élevage des enfants en bas âge ("attention, hein, ils courent partout, ils font des bêtises, il faut les surveiller. Et puis ne pas céder à tous leurs caprices, triplessinon on n’en finit plus"), alors qu’elle a eu quatre enfants et trois petits-enfants... Ca la ferait doucement rigoler. (Quoi, comment? Mais non, je ne compare pas les hommes à des enfants en bas âge qui courent partout et qui font des caprices, je dis juste qu’elle en connaît dix fois plus que moi sur la question… ne me faites pas dire ce que j’ai pas dit, non mais alors. Oui, les garçons ont la réputation d’être parfois immatures, mais à ce point, j’ai jamais dit que… si, je l’ai dit..??, mais alors pas très fort, hein?… saperlotte, quel bourbier!) .

C’est mignon à cet âge là, non ?

(*) note culturelle : aux dernières nouvelles, la dernière personne au monde qui parlait le Bikya est décédée récemment, et l’Eyak n’est plus parlée que par une personne. J’aurais plus de chances de trouver un interlocuteur parmi les 300 personnes qui parlent l’Ainu, un dialecte japonais.

N-étiquettée

Je suis une spammeuse !academie_Nadine

J’ai envoyé des e-mails non sollicités à des internautes que je ne connaissais pas. Je n’ai même pas regardé si c’étaient des garçons ou des filles, ni si ça ressemblait à une adresse professionnelle. Et pourtant je n’ai pas l’excuse d’avoir fait une quelconque erreur de manipulation ou d’avoir cliqué par erreur sur un bouton qu’il ne fallait pas. C’est mal, hein?

Mais pour ma défense, c’est eux qui ont commencé.

Prenez Athénaïs, une jeune femme qui aime discuter sur des forums. Je ne l’ai jamais rencontrée en vrai, mais néanmoins discuté avec elle suffisamment pour qu’elle ose me confier un secret personnel et potentiellement dangereux pour elle. Non sans surprise de ma part, car nous sommes plutôt copines virtuelles qu’intimes.

Athénaïs a reçu, il n’y a pas longtemps, une alerte sanitaire si alarmante ("Message de sûreté du Québec, prévenez d’urgence vos brus, filles, nièces, gardiennes, voisines" (sic), etc etc.) que, même si je ne l’avais pas déjà rencontré auparavant, j’aurais immédiatement flairé le hoax.

Soucieuse du bien-être de ses copines virtuelles, elle l’a immédiatement transmis à tout son carnet d’adresses. En clair. C’est-à-dire en laissant tout le monde voir les adresses de tout le monde.

Mon sang n’a fait qu’un tour. C’était une mission pour .. Super-Maîtresse Cinn !

J’ai empoigné mon super-clavier, appelé à la rescousse mon aide de camp Super-Mulot et filé sur Hoaxbuster pour copier l’adresse de la page où le canular était démonté et expliqué.

J’ai concocté un mail de deux lignes, sans ambages, sans formule de politesse et sans fioritures, du genre "A ne pas diffuser, c’est un canular", suivi du lien susmentionné.

C’était une urgence, un sauvetage, un acte de santé publique, visant à la fois à diffuser la vérité le plus rapidement au plus grand nombre (car le message, avouez-le, était très inquiétant pour les brus, gardiennes et autres belles-filles du carnet d’adresse d’Athénaïs, qui avaient sûrement besoin d’être rassurées) qu’à attirer l’attention d’Athénaïs sur le fait que toute nouvelle n’était pas forcément à diffuser d’urgence.

Bon, d’accord, ce n’était pas très discret comme intervention, mais c’était peut-être une question de minutes avant que le message ne soit à nouveau renvoyé à plusieurs carnets d’adresse entiers.

Vous savez quoi ?

Je me suis fait incendier par Athénaïs : "Je te prie de ne plus envoyer d’e-mails à mes contacts".

Interrogée en retour, elle m’a expliqué qu’elle aurait reçu des réactions du type "Mais c’est qui cette personne qui se permet d’envoyer des mails en utilisant ta liste de contacts" (mais non, pas la liste de contacts, je n’y ai pas accès, voyons ! Juste la liste des interlocuteurs de cette discussion!). Et aussi, accessoirement, que son mari m’avait prise pour un homme au vu de mon pseudo (bon, ça, c’est un autre problème, ma pauvre Athénaïs, si ton mari surveille tes mails et ne veut pas que tu reçoive d’e-mails d’inconnus). J’ai répondu en en profitant pour en rajouter une couche sur  le fait 1) que  je n’utiliserais pas les adresses en question autrement que pour le démenti en question, et que 2)  normalement, quand on envoie le même message à un grand nombre de personnes, surtout si elles ne se connaissent pas, on les met en "copie cachée" et pas en copie. Elle m’a répondu : "Je ne met jamais personne en liste cachée, tout simplement parce que personnellement je n’avais jamais pensé prendre les contacts de quelqu’un d’autre sans son accord". Mince alors. Elle croyait quoi, que je voulais lui piquer ses copines, façon cour d’école primaire ? Que je voulais  fomenter un complot secret derrière son dos ? Pourtant, mon mail était on ne peut plus laconique, et je n’ai proposé à personne de cam chaude.  Je ne lui ai même pas reexpliqué qu’il y a de vrais spammeurs qui auraient pu récupérer toutes ces adresses au vol. Quelque chose me dit qu’elle doit m’en vouloir un peu d’avoir montré à tout ce beau monde qu’elle pouvait être un peu crédule, et que son indignation n’est pas sans être teintée d’un peu de mauvaise foi.

Nous, les super-héros virtuels, sommes des incompris.

Adresse se pâme

De quand date votre première adresse e-mail?

Avez-vous comme moi une adresse à pourriel ? C’est un vieux truc : quand on vous demande votre mail sur internet (lorsque vous voulez commander quelque chose ou vous inscrire à un quelconque club), de ne pas donner celle dont vous vous servez personnellement (et encore moins professionnellement) mais une dont vous ne vous servez pas ou plus. viagra

Vous savez donc que vous serez inondés de propositions commerciales plus ou moins alléchantes (on les connaît tous ! Contrefaçon de montres de luxe, méthode garantie pour étirer votre…. (là, les spammeurs font preuve d’une créativité poétique et métaphorique sans bornes pour éviter d’être filtrés sur le mot en question), crédit à un taux inégalé pour vous qui êtes fauché, diplôme que vous pourrez obtenir sans effort aucun, jetons de casino miraculeusement gagnés, alerte à ne pas rater sur la Bourse, invitation d’une jeune femme à la voir nue, et j’en passe. Parfois l’expéditeur se croit malin en vous interpelant par votre login. Faciiile.

spamJ’ai converti une vieille adresse mail (pas la toute première, celle de 1997-1998 que je serais incapable de citer, et qui fonctionnait mal parce que tout passait par un serveur américain, mais une de 1999, avec un nom de domaine qui a été depuis longtemps racheté par un plus gros, puis un encore plus gros) en adresse "commerciale".

Résultat, je reçois aujourd’hui environ une centaine de spams  par jour, que je supprime par pages entières, 50 par 50. L’ennui, c’est qu’au milieu de ces pages de déchets mailesques, se cache parfois un ou deux mails "utile", comme la facture d’un service ou une confirmation de commande. Donc, il faut tout regarder (enfin, balayer la page du regard) pour vérifier si il n’y a pas une pépite valable parmi l’amas de vase.

J’ai essayé, il y a un an ou deux, de la mettre en sommeil pour quelque temps, dans l’espoir insensé de se faire oublier des spammeurs qui recevraient un message d’erreur ("... saturée"). Au bout de quelques mois, j’ai libéré un peu d’espace sur la boîte, et le flot de messages a aussitôt repris. Les spammeurs ne mettent pas à jour leurs bases de données. Quand vous y êtes, c’est à vie.

Sur d’autres boîtes, j’ai des filtres antispam, mais rien ne semble jamais parfait : il y a toujours des faux positifs et des faux négatifs à ce filtrage, donc tout travail n’est pas épargné à l’heureux propriétaire de la boîte. Il faut donc toujours aller fouiller dans les spams pour vérifier si un mail important a été englouti, et faire un tri (moins long qu’en l’absence de filtre, je vous l’accorde) parmi les vrais mails.

Je ne sais pas quand viendra une nouvelle génération de boîtes à lettres (une où chaque expéditeur doit faire l’objet d’une autorisation, par exemple?) mais d’ici là, je m’avale du spam tous les jours…

Et vous, comment gérez-vous vos spams ?

Phanananinanères

C’est sûr, il y a de la fidélité, une certaine loyauté même, dans cette obsession à se rappeler à moi à tout moment de la journée. mais quand même.

ongles13Vous le connaissez, le coup du petit bout d’ongle fêlé ? Un faux mouvement de votre pince à ongles, et l’intégrité de vos phanères est mise à mal. Juste une fêlure, à la limite entre l’ongle blanc et l’ongle rose, juste là où se termine l’ongle vivant.

Le bout d’ongle n’est pas complètement coupé, et vous n’osez pas l’arracher, ce seul élément protecteur entre la chair palpitante et fragile de votre doigt et les mille dangers de votre environnement cruel (à commencer par les vilains microbes). En plus, fastoche : il suffit de le rabattre sur la blessure béante (bon, en même temps, elle fait 2 mm, la blessure, donc ce n’est pas abominablement gore non plus) pour ne presque plus rien sentir.

On se dit qu’il suffit d’attendre un peu, que l’ongle va pousser et la blessure se refermera toute seule. On laisse courir. On a la flemme de mettre un petit pansement, de toute façon ça tomberait toutes les 5 minutes et puis ça serait moche.

Oui mais voilà, la vie est pleine de petite occasions où un effleurement suffit à soulever le petit coin d’ongle et rappeler la blessure de guerre au bon souvenir de sa propriétaire. De préférence au moment où  ça revient à frapper un ennemi déjà à terre.

Démonstration.

Vous êtes dehors devant la porte de votre immeuble. Il fait froid, et vous fourragez dans votre sac pour attraper votre clé ASAP. Vos deux nains de jardin sont en train de piailler à qui mieux mieux pour avoir le privilège d’allumer la lumière du palier. Vous êtes porteuse, en tout, de trois anoraks, deux doudoux, une facture de la crèche, un immense dessin fait à l’école (transporté sous forme de rouleau, avec la petite ficelle autour et le nom du marmouset écrit dessus), et d’une baguette de pain, plus le goûter de l’école, à moitié mâchouillé, dont votre fils n’a plus voulu (vous n’avez pas croisé de poubelle depuis qu’il vous l’a tendu : Tiens, Manman.). Sauf que ladite clé reste introuvable. Vous cherchez un peu plus loin dans votre sac et là, devinez quoi ?

………AÏÏÏÏEuuuhhh !

Ca a frotté contre la fermeture éclair de la poche intérieure de votre sac à main. Putaing cong.

Dieu a le sens de l’humour, c’est clair.

Bouffeurs de temps

Voilà une réflexion que je me fais depuis mon article sur les "Rognures de temps".

J’y expliquais comment je me donnais du mal pour arriver à attraper mon train, malgré l’adversité. Il s’agit en gros du train qui me permet d’arriver un poil en avance au travail, au lieu de pile à l’heure.

"Je me sens vivant quand les autres ne décident pas de mon temps" commentait un lecteur là . Ben oui, c’est exactement ça. Ou peut-être plutôt, quand j’ai l’illusion que les autres ne décident pas de mon temps, fût-ce pour quelques instants, parce que quand on y pense, les moments où on a le choix absolu de ce qu’on fait sont assez rares.

En l’occurrence, devinez vers quoi je vais tendre si j’ai le choix entre les scénarii suivant :

Scénario A : Je poireaute dix à quinze minutes sur mon quai, dans le vent/la pluie/la neige/le blizzard (rayer la mention inutile) à attendre le bon vouloir du conducteur qui, s’il ne fait pas grève et si la bétaillière le train dans lequel nous allons nous entasser n’est pas supprimé inopinément, va me conduire à destination. Lorsque j’arrive à mon travail, mon chef me saute dessus, fou d’inquiétude, avant même que j’aie ôté mon manteau, pour me confier toutes les urgences qu’il a promises à ses clients pour l’avant-veille.

Scénario B : Mon attente sur le quai est réduite au minimum. Je chemine tranquillement, cheveux au vent, profitant des premiers rayons du soleil, jusqu’au bureau. Je me fais un petit café et ai le temps d’allumer ma machine, histoire de regarder si mes lecteurs chéris m’ont laissé des commentaires.

Soit dit en passant, en toute objectivité, hein…

Countdown

J’ai un aveu terrible à faire. Je n’ai rien de prévu pour la Saint-Sylvestre.

Oui, c’est vrai, ça fait plusieurs années que je ne réveillonne pas, et que je ne m’en porte pas plus mal. Mais cette année, j’aurais aimé que cela change un peu.

fireworksLex n’aimait pas faire quoi que ce soit pour le changement d’année. Donc, pendant les années de cohabitation, il n’y avait rien de spécial le soir du 31 décembre.

L’an dernier à la même époque, nous étions déjà officiellement séparés mais partagions le même toit.. aveNew_Years_Toastc une ambiance moyennement joyeuse. J’avais tout de même acheté de quoi faire un mini-réveillon symbolique. Evidemment, le côté festif en était un tout petit peu atténué par le fait que le réveillon était consommé séparément par les deux convives. La seule pensée réjouissante ce soir là (pour moi) était de penser que les choses changeraient un peu au cours de cette nouvelle année. J’ai aussi eu droit à un baiser virtuel à minuit, symbolique mais précieux.

J’étais la seule debout à minuit, la nuit a été très courte (les enfants ne voulaient pas dormir), et j’ai bu toute seule mon champagne, suffisamment pour me rendre un peu pompette (c’est à dire pas beaucoup en fait). J’étais bien plus dans l’attente des mois qui viendraient que dans la célébration du moment présent.

Je trouve évidemment absurde de vouloir absolument trouver "quelque chose à faire" ce soir là. De tenir absolument à sortir  juste au moment où tout le monde le fait, même si ce qu’on a trouvé à faire n’est pas amusant.

Mais en même temps, j’aime bien l’idée de passer ce cap symbolique du changement d’année avec des personnes que l’on apprécie. Sauf que voilà, ça s’est fait comme ça : je n’ai pas lancé d’invitations et n’en ai pas reçu. Si encore j’avais eu mes enfants ce soir là, ça aurait pu être rigolo, mais non. Snif.

Et non, pas question de passer la soirée "en famille" avec Lex et les enfants. Plutôt passer la soirée devant TF1, na !

Il ne me reste plus qu’à faire mieux l’an prochain.

Itsy Bitsy

Mes vacances de Noël n’auront pas été prises en vain. Hier, j’ai opéré à coeur ouvert une araignée de 42 cm d’envergure. Une violette, avec des pattes rayées rose et orange.

Sans anesthésie.

incy_wincy_spider Evidemment, elle est en peluche. C’est la fameuse araignée Gipsy, elle porte un petit livre sous le ventre avec une histoire d’insectes, et jusqu’à hier matin, si on tirait sur son fil, retenu à son dos par un double noeud au coeur d’un ruban violet destiné à fixer la bestiole au bord d’un berceau, elle remontait le long de ce fil en égrenant joyeusement la mélodie de "L’araignée Gipsy monte à la gouttière". Bref, une boîte à musique dans une peluche.FingersOfFun_IncyWincySpider

L’ennui, c’est que lorsque deux enfants se disputent l’araignée Gipsy….

"Heu, Maman ? Je crois que ça ne marche plus. Mais c’est pas grave, hein". (Ca, ça veut dire que c’est lui qui l’a cassée et qu’il veut éviter d’être grondé).

Bilan des dégats : quelqu’un a tiré trop fort sur le cordon qui passe à travers le ruban violet. Il suffit donc que je dénoue le cordon, que je  le repasse à travers le petit trou du ruban violet, et que je le renoue derrière. Fastoche. Il faut juste que je maintienne ce fil car … humph, cette fichue boîte à musique a l’air  de le tirer assez vigoureusement vers l’intérieur de l’araignée.

Ce qui devait arriver est arrivé. Une minute d’inattention, et le cordon avait disparu, aspiré à l’intérieur. Enfer et damnation. Quelques notes m’indiquent qu’il est encore en train de se rétracter quelque part dans le ventre de l’insecte, et peut-être aussi que cette peste d’araignée Gipsy est en train de me narguer ("nananère, tu vas avoir du boulot, pauvre pigeon!") en digérant l’objet.

chirurgieIl faut passer à la chirurgie lourde. Masques. Scalpels. Heu, je veux dire coupe-fil. Il suffit que je découse le truc, que j’attrape le cordon, que je le tire vers l’extérieur, et on est ramené au problème précédent, comme disent les matheux, sauf qu’il y aura trois points de couture à faire.

Je me suis donc attaquée, point par point, à la couture qui ferme le dos de la bestiole. C’est que c’est coriace, les coutures des peluches. Je t’en ficherai, moi, des normes européennes pour jouets destinés aux enfants de moins de 24 mois. Critch. Critch. J’ai ouvert la largeur de deux doigts, juste assez pour chercher ce fichu cordon à tatons.

Le chercher dans tous les sens.

Pas trouvé.

J’ai élargi l’ouverture. Découvert que la boîte à musique se trouvait dans une poche de tissu blanc cousu à l’intérieur (Fichues normes CE pour jouets Premier Âge!), et que le cordon n’était toujours pas visible.

J’ai éventré la pochette de tissu blanc. Est apparu un boîtier blanc. Pas de cordon.

J’ai ouvert le boîtier à l’aide d’un tournevis. Est apparu la boîte à musique. Toujours pas de cordon!!

Option 1 : douter de ma santé mentale.

Option 2 : réfléchir encore quelques secondes.

… En fait le cordon se trouvait sous la boîte à musique, dans la partie du boîtier que je n’avais pas décollée. C’est seulement là que les choses ont commencé à s’arranger. Récupération du bout de cordon à l’aide d’un tournevis.  Tout refermer: boîte, poche blanche, dos de l’araignée (elle gardera une cicatrice, mais c’est bien fait pour sa pomme, elle n’avait qu’à être plus sympa).

Je vous jure que j’ai soigné le noeud qui bloque le @"!§*¤*/  de cordon derrière le scogneugneu de ruban violet.  Bout de ficelle supplémentaire. Colle forte. Si.

C’est officiel, mon araignée Gipsy ne respecte plus les normes CE. Mais elle n’a pas perdu sa voix.

Coussin de torture

J’ai reçu un instrument de torture à Noël.

coussin_sonoreUn coussin de massage. A première vue, c’était une bonne idée. Un truc tout doux qui se glisse autour de votre cou et vous masserait les cervicales pour dénouer les tensions de vos petits muscles stressés. En vous sussurant en plus des petits bruits de la nature pour vous aider à vous relaxer. Chants d’oiseaux, ressac, et tutti quanti. Vous pourriez même le brancher à un MP3 si vous préfériez votre zique au doux chant des grenouilles ou à l’ambiance "forêt tropicale" (bon, pour les droits d’auteurs de la musique pré-enregistrée, ils n’ont pas fait de folies. .) Bien évidemment, une télécommande vous permet de choisir si vous préférez être massé(e), écouter de la musique, ou les deux à la fois.

Reste juste à se demander qui me voit à ce point comme une stressée qui a besoin d’un massage (est-ce complètement faux d’ailleurs?…. Hum. Bon, ça doit être quelqu’un qui me connaît quand même pas trop mal).

 Essai.

La fonction massage : l’activation de la fonction déclenche une vibration assez vigoureuse du coussin. Certes, vos épaules trouvent ça plutôt agréable, mais n’essayez même pas de poser la tête sur l’un ou l’autre côté du coussin. Les vibrations se transmettent alors presque immédiatement à votre mâchoire et à votre crâne et déclenchent une pulsation qui rappelle très nettement celle… de la migraine ! Horreur ! On m’a offert un déclencheur de migraines !

Bon, tant pis, je tiendrai le cou droit et la tête haute pendant ma séance de massage. C’est un peu moins facile de se  détendre mais ce sera déjà ça. Zut, ça n’empêche pas la vibration façon marteau-piqueur de se propager. C’est juste un peu plus long et sournois.

Et la musique alors ? Clic. Aussitôt dit, aussitôt fait. AAAAÏÏÏÏÏE !! Des oiseaux sont maintenant en train de hurler à plein poumons près de mes oreilles. Frénétiquement, je cherche la commande "volume" de l’appareil pour baisser le son et parviens à le supprimer complètement. Pleine d’espoir, je manipule alors tout doucement la commande pour essayer d’avoir les mêmes en moins fort. Aussitôt, les petits zoziaux se remettent à s’égosiller pareil qu’avant, tout près de mes pauvres tympans malmenés.

Persévérante, je tente la touche "sélection de la musique" pour changer d’ambiance. Ce sont maintenant des grenouilles qui coassent à m’en faire exploser les conduits auditifs.

Nouvelle sélection. Cette fois, ce sont de petites vagues qui me bercent, et il faut le reconnaître, cette fois c’est plutôt délassant. A condition d’éteindre la fonction massage, évidemment. Ouf. Ca va mieux.

Bon, j’en fais quoi ? Je le vends sur E-Bay ? Quoi, je vais demander à quelqu’un de payer de l’argent pour ça en plus ?… Pas loyal. Je l’offre à quelqu’un que je n’aime pas ?

Ils font les échanges, chez Nature et Découvertes ?…..