Soirée pyjama

Laura adore être invitée et inviter des copines. Le problème, c’est qu’elle ne m’en parle rarement.

Elle a le chic pour envoyer et recevoir des invitations depuis l’école.

Elle aime tant les fêtes qu’elle commence à lancer les invitations sept ou huit mois (au moins) avant son anniversaire, quand ce n’est pas le lendemain de l’anniversaire précédent.

D’après ce que je comprends, toute l’école (animateurs du Centre de Loisirs compris) est régulièrement invitée en pleine semaine pour faire la fête. Pour autant, nous n’avions plus reçu depuis son anniversaire, rien n’ayant été discuté avec les mamans. Les animateurs, eux, relativisent, jouent le jeu et la charrient régulièrement sur ses futures bringues.

Mais ce week-end là, c’était différent. Il n’était plus question que de sa copine Hestia : En substance, Hestia l’avait invitée, c’était presque de notoriété publique. Le seul petit détail qui avait été omis, c’était l’heure et la date. A part ça, tout était réglé, plié et pris en charge par les petites.

D’habitude, ce genre de choses est formalisé : il  y a carton d’invitation ou coup de téléphone entre les parents de l’invité(e) et de son hôt(ess)e.  Mais parfois, les cartons d’invitation se perdent, et les numéros de téléphone ne circulent pas si facilement. Il subsistait donc un doute : la maman de Hestia avait-elle effectivement prévu quelque chose?

Devant l’insistance de Laura, j’ai fini par céder. Enfin, à moitié. Puisqu’elle était invitée, soit ! Mais elle allait assumer. On allait appeler la maman d’Hestia pour finaliser le dossier.  C’est moi qui composais le numéro, et qui prenais le relais pour les choses sérieuses, mais la substance du contact viendrait de Laura. Laura, qui aime bien le téléphone, a été immédiatement d’accord.

La première fois, elle est tombée sur une voix jeune, peut-être un baby sitter ou un grand frère : Laura, disait-il, allait revenir d’ici une demi-heure. On pouvait la rappeler plus tard.

J’ai donc donné le bain à Laura, puis nous avons rappelé. Laura s’est présentée et a réexpliqué son souci.

Un temps. La maman de Hestia lui répondait.

Puis elle a levé les yeux et a demandé si elle pouvait dormir chez Hestia. Mais oui, bien sûr, ai-je dit, en songeant qu’il resterait à fixer une date et qu’on était donc revenus à la situation précédente (sachant qu’aucun des prochains jours ne semblait opportun pour que Laura découche).

« Bon, et bien on t’attend! » a répondu la maman d’Hestia à l’autre bout du fil.

Quoi, maintenant ? …Mais oui !

Nous avons donc pris la route, Laura en pyjama sous son anorak, son doudou (une chose infâme) bien au chaud dans sa poche. En réalité, cela tombait bien, il y avait visiblement soirée pyjama chez Hestia, un nombre indéterminé de petites nanas devant la télé et de quoi s’en mettre plein les trous de nez des pâtes et de la quiche lorraine à portée de main. Bref, une bien belle première « Nuit chez une Copine » pour Laura.

Pour l’instant, ce genre d’évènements est sous contrôle. Hestia et ses paires de grande section ne sont pas motorisées, et ne sauraient trouver seules le chemin de l’une ou l’autre d’entre elles sans l’aide d’un parent.

Mais je n’ose pas imaginer le souk que ça va donner dans quelques années.

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