Archive for décembre, 2007

La visiteuse du soir

Tout était calme dans la maison lorsqu’elle a sonné à la porte. Normalement, quand quelqu’un vient sonner ou tocquer à cette heure-ci, et à l’improviste, c’est un voisin. Et un voisin, chez moi, ça ne vient pas à l’improviste apporter des fleurs. Ca vient râler.

Bon, ce n’est quand même pas arrivé souvent : une fois parce que Raphaël faisait un gros caprice à une heure du matin, et que le voisin demandait vertement qu’il arrête de crier (bon, moi j’étais en train de passer une des pires nuits de ma vie, j’étais debout depuis plus d’une heure, et moi aussi j’aurais bien aimé qu’il arrête, alors je n’ai pas pu lui donner satisfaction tout de suite). Une autre fois, vers l’heure du dîner, une voisine qui me faisait remarquer que ma poussette double n’était pas rangée dans le garage à vélo comme il le faudrait, c’était sans doute parce que je n’avais pas la clé? (non, c’était parce que même une poussette simple, c’était dur à passer dans ce garage là). Bref, une visite d’un voisin, c’est souvent des choses désagréables en perspective (bon, là, certains se demandent si je suis vraiment une bonne voisine. Nan, nan, c’est pas moi, c’est la faute des autres, comme d’hab. Je tombe toujours sur des voisins grinchons).

Oui, mais là, tout était super calme. Les deux schtroumpfs s’apprêtaient à se coucher, j’étais en train de leur lire "T’choupi a peur de l’orage". Ca ne fait pas de bruit, de raconter "T’choupi". Bon, c’est vrai que dans celui là, il y a des bruitages : le tonnerre et les éclairs qui font tacatam boumboum. Mais c’est quand même pas avec ma frêle voix que j’ai pu déranger mes voisins à l’oreille si fine, si ? Si ?

C’est pas possible ! Pourquoi moi ? Qu’est-ce qu’on me veut encore?

Je pose le livre. J’ouvre la porte. C’est bien la voisine. Celle du dessus.

Sauf qu’elle a une attitude bizarre pour quelqu’un qui vient se plaindre du bruit : elle ne me regarde pas, elle baisse même un peu la tête.

Et elle fait un pas en avant pour entrer chez moi.

Je la regarde et comprends en même temps qu’elle ce qui est en train de se passer. Elle lève la tête, toute gênée : "Oh, je me suis trompée d’étage…."

Au bout d’un an et demi, je pense que la glace est rompue entre nous…

Vol de nuits

Elle m’appelle, elle pleure, mais c’est trop tard. Une heure qu’elle me tient éveillée, une heure qu’elle me sollicite, et je n’en peux plus, je sais que j’ai atteint une limite, que le sommeil me manque trop pour que je soie disponible. Je me suis occupée d’elle, longuement. Je lui ai demandé de dormir, je lui ai demandé de se calmer, et comme elle ne le faisait pas, je l’ai remise dans son lit pour mon dernier quart d’heure avant la sonnerie du réveil. Evidemment, elle n’est pas d’accord. Tant pis, elle se calmera. Raphaël aussi a interrompu ma nuit tout à l’heure, un pipi au lit a nécessité un changement de draps, mais lui s’est rendormi rapidement. J’ai craqué, pour quelques minutes de tranquillité, mais je sais que je ne me rendormirai plus.

Mes nuits sont à nouveau hachées menu en ce moment. Ecourtées par la nécessité de se lever à temps pour préparer tout le monde, par mon besoin de prendre un peu de temps pour moi au bout de ma journée avant de récupérer un peu de sommeil. Rendues difficiles par cette crève qui nous fatigue tous les trois.

Mais que c’est dur de se relever encore quand on n’a qu’une envie, c’est de sombrer à nouveau ! S’arracher au lit. Aller le voir. Il dit qu’il tousse. Aller chercher la bouteille de sirop, verser le sirop dans la pipette, la lui présenter, pour s’entendre dire : "Laisse-moi tranquille!". Il veut dormir aussi. Le monstre. Remettre le sirop dans le flacon. Remettre le flacon dans l’armoire à pharmacie. Retourner sous la couette. Jusqu’au prochain réveil.

J’ai constamment l’impression d’avoir besoin d’un équilibre plus stable, de vivre un peu moins sur une corde raide. Je n’y arrive pas. Je ne suis plus à la hauteur de cette vie. Je voudrais savoir mener tout ça de front mais on dirait que je ne suis pas tout à fait taillée pour. Je ne sais pas assez m’organiser, et j’ai trop besoin de temps pour moi, pour trouver sans peine cet équilibre là. Ca ne colle pas, je le sens bien. 

Et pourtant c’est moi qui l’ai choisie, cette vie là, et je ne voudrais pas y renoncer.  Vivre avec Lex ? C’était encore plus fatigant puisque je n’avais pas, ou presque pas, de plages de liberté.  Ne plus vivre avec mes enfants ? Ce serait impensable, évidemment. Et rien de tout cela ne me fait regretter d’en avoir eu. Pas d’autre option que de continuer. Un jour après l’autre.

Mode mod-all

1770Vous les puristes, vous qui ne jurez que par la dernière mode, ou, si possible, la prochaine. Vous qui tenez pour des ploucs ceux qui gardent leur mobilier d’il y a dix ans, qui affublez vos enfants de fringues griffées pour qu’ils puissent s’intégrer plus facilement à la maternelle. J’ai besoin d’un avis.

J’avais trouvé cette jupe, qui me plaisait bien. Un peu évasée à la base, plutôt fine en haut des jambes. Elle était un peu large au niveau de la taille, mais me plaisait quand même suffisamment pour que je retourne au magasin pour l’acheter, quelques jours après l’avoir essayée.

"Tu l’as achetée récemment, ta jupe? Parce que j’en cherche justement une comme ça, et il n’y en a jamais…"

Certes, certes, je suis flattée. Je suis tombée sur une rareté. Hé hé. En plus, j’ai pris une des dernières. Comment je me débrouille trop bien.

"… C’était très à la mode il y a 40 ans, et du coup, on n’en trouve plus".

Palsangué, j’ai comme un doute, là. Car la personne qui s’exprime ainsi n’est autre que ma mère. Et d’habitude, je ne flashe pas sur les mêmes fringues qu’elle.1820

Je me soucie finalement assez peu de la mode. Quand la mode me plaît, je la suis (un peu). Quand ça ne me plaît pas, je ne gaspille pas mes sousous durement gagnés à m’affubler d’oripeaux qui ne m’agréent point. Mais il y a des limites. Suivre (un peu) la mode des années 60 mettrait-il en péril cet équilibre entre la nécessité de ne pas trop détonner et celle de suivre son propre goût ?

Oui, mais justement, une mode d’il y a 40 ans ça peut revenir.

Alors, suis-je une plouc absolue, ou une avant-gardiste brillante qui suis déjà le prochain retour de mode?…

Du coup, je suis retournée au magasin pour lui reprendre la même, à sa taille. Ma maman et moi, on a la même jupe, et j’assume….

Retrouvailles

Au bout de plus d’un mois de séparation, il commençait à me manquer, même si j’avais un remplaçant qui m’accompagnait partout. Evidemment, tout fonctionnait à peu près bien entre nous -même s’il était parfois un peu long à comprendre ce que je lui demandais-, mais ce n’était pas la même chose. Quelle émotion lorsque j’ai enfin pu le retrouver et le prendre entre mes doigts pour l’allumer.

Ca y est, j’ai récupéré mon téléphone rose. Dans le même état que celui où je l’avais laissé, c’est à dire qu’il fonctionne presque bien, mais avec un handicap. Détail curieux, on m’en a entièrement déchargé la batterie, ce que j’ai peine à comprendre puisque je l’avais confié batterie pleine et avec son chargeur.

La bonne nouvelle, c’est que j’ai plein de points de fidélité. Normalement, quand on prend un nouvel abonnement chez mon opérateur, on vous retire des points de fidélité pour vous accorder en contrepartie jackpotune réduction sur le prix du téléphone. Là, surprise. Non seulement la base de donnée n’a pas gardé mémoire du fait que j’ai renouvelé mon parc téléphonique, mais on dirait bien qu’elle m’a ajouté des points au lieu de m’en retirer. Donc, alors que mon intention était de claquer mes points de fidélité patiemment accumulés pendant des années, tout ce que j’ai fait, c’est ré-ajouter tous les points que je voulais dépenser, à ceux déjà existants.  Oui, vous avez bien lu. C’est un peu comme si, vous vouliez vider toutes vos économies à la banque, et que juste au bon moment, une petite erreur de signe vous en doublait le montant. Le jackpot. C’est pas beau, ça ? Pour une fois qu’un raté de service informatique joue en ma faveur…

La tentation est donc très grande de retourner faire l’acquisition d’un petit bijou encore plus beau. Si ça existe.