Archive for octobre, 2007

En quarantaine

J’ai menti à la crèche. Je sais, c’est pas bien. Mais seulement par omission, ce n’est pas aussi mal, si ? Ah, si? Ah,bon.

Les crèches sont des endroits où l’on a un souci très particulier de l’hygiène et de la santé des enfants. Lorsqu’un enfant est malade, c’est au pédiatre de la crèche de décider des mesures à prendre, et à la directrice de la crèche de décider si l’enfant peut être accueilli ou non.bebestetho

Le principe de précaution implique d’éviter tout risque de contagion. Ainsi, nulle responsabilité n’est encourue par le personnel de la structure d’accueil.

En pratique, cela donne des appels en pleine journée, à votre travail : "On voudrait vous prévenir que Laura a fait une selle liquide !!! Venez la chercher le plus vite possible, on ne peut pas la garder".  Bref, panique à bord. Quelques minutes plus tard, vous vous retrouver devant votre patron, essayant de faire passer diplomatiquement la pilule :  vous l’abandonnez pour le reste de la journée (oui, alors qu’il y a encore des tas de choses à faire, et que c’est la deuxième fois en dix jours). Pas le choix.

Le plus injuste, c’est que justement, votre enfant tombe malade parce qu‘il est en collectivité et côtoie d’autres enfants malades.

Evidemment que ce n’est pas toujours la faute des autres. Tous les enfants apportent, chacun à leur tour, leur contribution précieuse au pool de microbes actifs de la collectivité.

Avant qu’on se rende compte qu’un enfant est malade, il a eu le temps d’en contaminer d’autres. Le premier enfant va donc se faire évincer de la crèche, mais les premières victimes de contagion auront le temps d’en contaminer d’autres avant de se faire chasser à leur tour, et ainsi de suite jusqu’à ce que les auxiliaires de puériculture soient quasiment au chômage technique. Bref, si la crèche traite votre enfant comme un pestiféré, c’est souvent elle qui en a fait un malade. C’est trop injuste.

Voilà pourquoi, lundi dernier, la gastro dont Laura avait été victime au cours du week-end s’est vue, sinon passée sous silence, largement euphémisée. J’ai notamment complètement oublié, par le plus grand des hasard, de prononcer les mots maudits ("selle liquide").  Ca a donné à peu près ça :

Il faut que je vous dise, elle a eu un peu de fièvre (elle a passé la moitié du week-end sous paracétamol), mais elle n’en a plus, je lui ai donné une dose d’antipyrétique vers 1h du matin mais sinon elle a bien dormi (puisqu’elle a tenu à rester près de moi toute la nuit et qu’elle s’est endormie plus tôt et réveillée plus tard) et elle est très en forme ce matin (ça, c’est vrai, elle court partout et fait autant de bêtises que d’habitude, même si elle n’a rien mangé de solide depuis hier soir). Bon, vous la surveillez, et s’il y a un problème, vous m’appelez, hein? Je compte sur vous. C’était ça ou devenir une pestiférée à mon tour. Mais à mon travail, cette fois.

La magicienne à la brosse ronde

Je hais les brushings. Bon, en fait ce qui me pèse, c’est non pas le résultat, mais le processus. Et en particulier le contraste entre les cas où c’est un(e) coiffeur(se) qui pratique l’intervention sous mes yeux incrédules, et les cas où c’est moi qui tente la même chose.

Quand c’est la coiffeuse :

D’une main, la brosse, de l’autre le séchoir. Après avoir attaché une partie des cheveux pour dégager les mèches du dessus, elle attrape les mèches qui restent avec la brosse ronde et progresse le long des mèches par en dessous, tout en effectuant en même temps de petits mouvements rotatifs du poignet -oui, avec la même main- pour continuer à en rouler les mèches autour de la brosse. Puis elle détache une autre partie des cheveux, et recommence. Au final, la masse plate et mouillée que j’avais sur la tête se transforme en une vraie coiffure, avec du volume, une structure, une forme, de l’aérien, et tout et tout.

Est-il besoin de le préciser ? Pendant que le miracle s’est produit, elle a continué à deviser avec moi comme si de rien n’était.

FriendsRachelLeiaQuand c’est moi :

D’une main, la brosse, de l’autre le séchoir à ions bidulechouette dont j’ai fait l’acquisition pour me motiver. Comme je n’ai pas de pinces à cheveux (j’avais tout jeté à la poubelle le jour où je me suis dit que je ne voudrais plus jamais avoir de cheveux très longs), je fais toute l’épaisseur des cheveux d’un coup. Je brosse tout pareil les cheveux par en dessous, mais avec infiniment moins de facilité que la pro. En particulier, les fameux petits mouvements rotatifs pendant le brossage sont un mystère impénétrable : comment faire tourner la brosse aussi vite tout en la maintenant, sans avoir un petit moteur à l’intérieur de la paume ? J’arrête souvent avant la fin : c’est pénible de s’escrimer bras en l’air pendant si longtemps, et puis je m’ennuie un peu pendant l’opération, il faut dire. Au final, mes cheveux sont à peu près secs et ont un peu plus de forme que si je n’avais rien fait.

Voilà pourquoi, quand j’ai les cheveux suffisamment courts, je les laisse sécher tout seuls, hiver comme été.

Cela répond-il à ta question, Natacha ?

Coming out bloguesque, attention danger !

"Si j’ai pris la décision d’arrêter c’est que les murs de ce blog ont trop d’yeux qui me connaissent et mes billets qui à l’origine étaient juste des extraits de mon journal intime ont été utilisés contre moi, qui plus est pour me porter préjudice dans le cadre de mon travail.

C’est devenu : "on va regarder en douce ce qu’elle a marqué" mais pire encore c’est devenu : "si elle a marqué ça c’est parcequ’il s’est passé ça , donc ça veut dire quelle veut faire passer tel ou tel message".

Et puis pire encore, il y a des gentilles camarades qui ayant des comptes à régler avec des personnes qu’elles détestent mais sans le montrer ont profité de mes écrits pour faire du mal à la personne en question en lui montrant ce que moi je pouvais écrire sur elle.

Une façon détournée d’en mettre plein la tronche à la personne mais de ne surtout pas passer soit même pour la méchante. Même si le fait que la personne sache ce que je pense vraiment d’elle ne me fait ni chaud ni froid, et que je suis libre de penser ce que je veux. c’est quand même super méchant pour elle. Toute vérité n’est pas bonne à entendre.

En tout cas moi ça m’aura permis de comprendre qu’il ne faut faire confiance à PERSONNE, en tout cas surtout pas se confier à des collègues de travail !"

Ainsi s’exprime Cordélia pour expliquer le pourquoi de la fermeture de son blog. Elle a même supprimé du blog l’intégralité de ses billets, hormis le dernier. C’est dire à quel point les indiscrétions de ses connaissances et collègues ont pu faire mal. No comment.

Je regrette pour ma part la disparition de ce blog, qui m’a beaucoup fait sourire (et plus) au fil de cette année.

espère simplement que Cordélia reviendra, à une autre adresse qu’elle ne communiquera pas à ses chères collègues.

Natacha , de son côté, s’est aperçue que son chef avait découvert son blog et a trouvé une manière originale de le lui faire savoir. Elle reconnaît qu’elle n’a pas dit que du bien de ses autres collègues, mais choisit de tout laisser en ligne, même si certains risquent d’en être "froissés" : "Le seul souci que peut poser la visite de ce blog par mes collègues, c’est que les articles n’ont pas été rédigés en considérant qu’ils y avaient accès. Du coup, je n’ai absolument rien fait pour les ménager ou pour présenter diplomatiquement les choses. D’un autre côté, ça leur permet de voir ce que je pense vraiment et franchement, donc tant que ça ne produit pas d’incident diplomatique, je veux bien qu’ils lisent même les archives, j’assume tout ce que j’ai dit. Si je ne le leur ai pas dit en face, c’est seulement parce que je ne sais pas dire quelque chose à quelqu’un, je ne sais encore que répondre aux questions qu’on me pose ".

Assumer tout ce que l’on écrit, quitte à froisser une partie de son entourage ? S’autocensurer pour ne heurter personne ? Ou bien choisir une liberté totale de ton, y compris sur des sujets très intimes, mais dans l’anonymat le plus total ? ….Quel équilibre délicat à trouver entre la liberté de ton que l’on peut espérer trouver dans un blog et les conséquences du coming out bloguesque, volontaire ou non… 

Blogueurs, blogueuses, quelle est votre choix en la matière ?

Sans cage

Il a choisi l’évasion la plus universelle et la plus radicale. Il en avait peut-être assez de vivre enfermé dans cette cellule étroite, même transparente, même ornée d’une algue, même nettoyée régulièrement. Il est parti en laissant son corps derrière lui, pâli et flottant entre deux eaux.

Ou alors, il a trop mangé et il a eu l’indigestion du siècle.

C’est bien la première fois que la mort d’un poisson rouge me fait ce drôle d’effet là. C’est les enfants qui sont plus impressionnables, normalement. Et là, tout ce que Raphaël a trouvé à me dire, c’est : "C’est pas grave ! Il faut qu’on en rachète un autre." Avant, évidemment, de l’oublier purement et simplement.

"Mon poisson rouge ayant appris Que des oiseaux vivaient sans cage S’est dit un beau jour moi aussi Je voudrais voir du paysage Mon bocal est trop petit…"

Comme un ouragan

Je n’ai pas l’habitude de m’emballer, mais ces deux (ou trois) là en valaient la peine. Ca a été le coup de foudre. C’est MonsieurF. qui nous a présentés, et quelques jours après, c’est avec eux que je me réveillais ; ce soir, je les ai emmenés pour un petit tour de jogging. Des organes performants, de l’humour, de l’inventivité, de la présence : J’aime beaucoup Oldelaf et Monsieur D.

Bon, après, moi c’est comme d’habitude, j’ai toujours un train ou deux de retard avec la musique, il faut le savoir. J’aime bien, le problème n’est pas là, mais je ne suis jamais au courant de ce qui sort. C’est comme ça depuis toute petite. Je devais être la seule du collège à ne pas savoir au juste qui chantait "Thriller". Je crois que je n’ai pas la patience de trier le bon grain de l’ivraie dans l’abondance des sorties (c’est un boulot à plein temps non ?), et du coup je m’abstiens à peu près totalement. Mais depuis que j’ai parlé sur ce blog d’une chanson d’il y a trente ans, je n’ai plus de complexe, d’autant plus que la sortie (officielle) du premier album de ce boys band là ne date que de deux ans.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, donc, il s’agit de deux (ou trois?) garçons autoproclamés spécialistes de la chanson "con", ou plus précisément "qui fait rire, taper du pied, des mains voire dans les coudes du voisin pour les moins habiles". Il faut les entendre déclarer leur flamme à "Nathalie, mon amour des JMJ", expliquer pourquoi ils n’aiment pas la piscine à l’école ou les tire-fesses (on sent une inspiration profondément ancrée dans le vécu…), personifier une chanteuse en herbe de 13 ans ("chuis plus une enfant, pas encore adulte mais déjà une fâââââmme"), ou encore raconter les exploits de Raoul, le pitbull, pour comprendre de quoi ils sont capables. On atteint des sommets d’intelligence (mais vers le bas… encore que ?) avec des chansons comme "rue de Nantes" ou "pas d’bras".

Merci à ceux et celles qui ont la charité de me faire écouter de la musique qu’ils aiment.